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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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4.2.2. Types de connections entre pôles<br />

<strong>Le</strong>s deux pôles sont les éléments qui portent le sémantisme de la proposition et qui<br />

sous-tendent pour le lecteur une relation connue a priori, il est donc relativement normal<br />

qu’ils apparaissent dans la syntaxe à travers des substantifs ou des verbes. En revanche, la<br />

nouvelle relation paradoxale est établie par des outils beaucoup plus grammaticaux vides de<br />

sémantisme.<br />

<strong>Le</strong> procédé de dissociation se définissant par la négation d’une égalité ou d’une<br />

équivalence, la très grande majorité des propositions qui nous intéressent ici sont ainsi des<br />

phrases négatives. <strong>Le</strong> premier outil qui donne lieu à une dissociation est l’usage très simple de<br />

la principale négation : no. Nous en trouvons un double exemple dans le poème Piedras<br />

inscritas avec cette proposition :<br />

la luz no se dispersa<br />

porque no es luz 135<br />

La dissociation consiste ici à ne plus reconnaître la lumière d’abord par rapport à une<br />

de ses caractéristiques essentielles, le fait de se disperser, puis de ne plus même établir<br />

l’égalité absolue A=A. Nous voyons dans le premier vers cité comment l’usage du no vient<br />

détruire la relation doxique qui devrait s’établir entre le substantif la luz et le verbe dont il<br />

est sujet, se dispersa. <strong>Le</strong> second vers renvoie à une des figures paradoxales les plus<br />

courantes <strong>chez</strong> Jenaro Talens : la dissociation d’un élément par lui-même à partir de la<br />

négation du verbe ser.<br />

En effet ce dernier est pris comme l’outil grammatical qui définit l’équivalence entre<br />

les deux pôles que sont le sujet et l’attribut en cas d’affirmation, et à l’inverse, comme<br />

l’outil qui définit l’opposition entre le sujet et l’attribut en cas de négation 136 . <strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong><br />

apparaîtra si le verbe ser sera précédé d’une négation alors que le sémantisme des deux<br />

pôles supposait une égalité 137 :<br />

135 CS, p. 13.<br />

136 L’usage du verbe ser est ici tout à fait identique à la description qu’en fait La logique de Port Royal. Voir<br />

infra, l’introduction générale, p. 22 et suivantes.<br />

137 Ou au contraire, nous aurons un <strong>paradoxe</strong> si le verbe ser apparaît dans une proposition affirmative mettant en<br />

relation deux éléments dont le sémantisme supposait une opposition, ou une différence. Mais ce schéma<br />

correspond alors à un procédé d’association (A=B).<br />

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