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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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doxique, que reste-t-il ? Justement un espace libre et premier d’existence, qui serait une sorte<br />

de moi pré-doxique.<br />

1.1.2. <strong>Le</strong> moi paradoxal<br />

Il est remarquable qu’une fois débarrassé de l’identification au moi doxique le sujet<br />

s’inscrive dans une essence composée de <strong>paradoxe</strong>s. En effet, le moi non-doxique est un moi<br />

paradoxal dans le sens où son origine tout comme son expression sont un lieu défini par les<br />

<strong>paradoxe</strong>s fondamentaux du temps, de l’espace, de l’unité et de la lumière.<br />

<strong>Le</strong> moi fondamental se relie au temps absolu paradoxal selon ce qu’affirment ces<br />

deux vers d’Inscripciones :<br />

Vuelvo así, desde un tiempo<br />

que está fuera del tiempo ; 372<br />

De ce fait le moi paradoxal partage la nature du temps qui n’est pas du temps, c’est-àdire<br />

qui ne connaît ni la durée, ni le passé ou le futur. C’est en ce sens que ce moi n’a pas en<br />

tant que tel de début ou de fin, ce que le poème Aqualung indique à travers l’image du<br />

serpent qui se mord la queue :<br />

así el hombre a lo lejos es una masa informe<br />

a la que doy los ojos apariencia de vida<br />

yo soy su conclusión que es también mi criatura 373<br />

<strong>Le</strong> moi se définit ici tant comme source, origine, que comme conséquence de<br />

l’homme. De cette contradiction ressort que le moi n’a ni début ni fin tels que la doxa les<br />

particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d’ombre, d’amour ou de haine, de douleur ou<br />

de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer<br />

que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi<br />

longtemps je n’ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n’existe pas. […] Mais, si je laisse de<br />

côté quelques métaphysiciens de ce genre, je peux m’aventurer à affirmer du reste des hommes qu’ils ne sont<br />

rien qu’un faisceau ou une collection de perceptions différentes qui se succèdent les unes aux autres avec une<br />

rapidité inconcevable et qui sont dans un flux et un mouvement perpétuels. » La seule chose qui est accessible à<br />

la connaissance reste la perception, or dans la perceptive sceptique, pourquoi donner une substance, une<br />

existence propre à quelque chose qu’on ne parvient pas à percevoir, qu’on ne peut connaître ? Ainsi, puisque le<br />

moi est somme toute introuvable, on peut en déduire qu’il n’existe pas. Remarquons que la filiation avec Jenaro<br />

Talens est explicite puisqu’il le cite dans l’essai qui ouvre son anthologie théorique : « Vicisitudes de la<br />

identidad. De la lectura como diálogo o el sujeto vacío », El sujeto vacío, Madrid, Cátedra, 2000, p. 27<br />

372<br />

LA, p. 161.<br />

373<br />

CS, p. 112.<br />

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