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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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lumière / obscurité. Cependant, si ces deux pôles ne respectent plus la relation contradictoire<br />

qui les séparent dans la doxa, le <strong>paradoxe</strong> apparaît.<br />

Ainsi le <strong>paradoxe</strong> peut survenir quand l’œil qui perçoit ne fait plus de la lumière le<br />

contraire de l’obscurité. Ces associations sont fort nombreuses dans les poèmes de Jenaro<br />

Talens comme en témoignent ces deux exemples très représentatifs :<br />

Dí qué sombra s, qué otoños<br />

fosforescentes fueron<br />

tu luz, antes que el frío<br />

de una tiniebla súbita<br />

descubra tu verdad enmohecida. 232<br />

(…) o esa sombra que nos aglutina<br />

bajo su claridad, disuelta luz que rompe 233<br />

Dans les deux cas nous trouvons les mêmes termes de luz et de sombra associés soit<br />

par le verbe ser, soit par une apposition. Nous le voyons, la voix poématique n’établit pas de<br />

distinction entre les deux types de perception, ce qui a pour corollaire de pouvoir attribuer à<br />

l’obscurité des caractéristiques de la lumière (nous lisons par exemple dans Paraíso<br />

Claurusado : «Tú continúas / ante la clara umbría del otoño » 234 ), et réciproquement :<br />

Dice, me he visto apenas<br />

bajo una luz que me oscurece apenas<br />

subida en los escombros en donde solía 235<br />

Que ce soit sous forme d’associations ou de dissociations (« la / luz cegadora que no<br />

brilla » 236 ), la luminosité n’est plus perçue ni comprise comme le contraire de l’obscurité.<br />

Cette absence de contradiction amène alors à pouvoir définir la lumière sans l’opposer à son<br />

contraire, ce qui est inimaginable pour la doxa qui n’y voit là qu’une impossibilité en ce que<br />

s’il n’y a pas de lumière ni d’obscurité, il n’y a plus rien. Toutefois un poème intitulé Pic-nic<br />

servir le sens principal de l’homme, la vue, qui pour se repérer utilise principalement l’image (physique ou<br />

mentale) ? Des animaux comme les serpents qui utilisent naturellement ce procédé de reconnaissance infrarouge<br />

ont-ils pour autant recours à une image ou conservent-ils la sensation de chaleur séparée du sens de la vue ? De<br />

ce fait, parler de vision par infrarouge, du point de vue de la doxa, n’a pas de sens : l’œil n’est pas capable de<br />

distinguer une eau chaude d’une eau froide sans un artifice technique.<br />

232<br />

CS, p. 59.<br />

233<br />

LA, p. 207.<br />

234<br />

CS, p. 76.<br />

235<br />

LA, p. 40.<br />

236<br />

LA, p. 52.<br />

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