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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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énoncée dans le verbe ser) renvoie à he sido et fui avec l'accent mis sur la même voyelle [i] du<br />

pronom mí.<br />

Ahora, por fin, la posibilidad existe.<br />

El caos, que resume la sola perfección. 548<br />

2 6 / 2 6<br />

<strong>Le</strong>s deux vers de l’exemple suivant sont la conclusion d'un poème métapoétique Tesis<br />

contradictorias. L'alejandrino qui le clôt énonce une espèce de vérité générale paradoxale :<br />

pour la doxa le chaos s'opposerait plutôt à l'harmonie, à la mesure, à l'achevé de la perfection.<br />

Or ici, les deux mots sont mis en situation d’équivalence en se répondant aux deux extrémités<br />

du vers. <strong>Le</strong> premier hémistiche voit caos porter le premier accent, tandis que le deuxième<br />

hémistiche fait porter sur perfección le dernier. Ainsi, l'opposition des deux pôles est totale :<br />

le chaos est on ne peut plus éloigné de la perfection. Cependant, le poète situe les deux termes<br />

en miroir, ce qui peut aussi être lu comme une proposition d’équivalence entre les deux<br />

termes. La force de ce <strong>paradoxe</strong> tient donc à la fois aux effets de spatialisation externe et<br />

interne (pôles en début et fin de vers et de phrase) ainsi qu’à son rythme 549 . <strong>Le</strong> parallélisme de<br />

cette construction illustre la « perfection », ou comme du chaos des mots naît la perfection du<br />

poème puisque le dernier hémistiche sola perfección efface le premier et laisse son effet<br />

positif en mémoire sans pour autant effacer le <strong>paradoxe</strong>.<br />

el poema es el acto que me destituye<br />

(la usura de este cuerpo devastado por las galerías)<br />

proceso que construye mi desaparición. 550<br />

2 6 / 6<br />

Comme l'exemple précédent, ces trois vers ferment le poème qui se conclut donc par<br />

un alejandrino. <strong>Le</strong> premier hémistiche se termine par le verbe construye accentué sur la<br />

sixième syllabe métrique ; le deuxième hémistiche est tout entier constitué par le deuxième<br />

pôle du <strong>paradoxe</strong> mi desaparición. Nous sommes donc dans la situation inverse de l’exemple<br />

précédent : les deux pôles ne sont plus dans une position de symétrie axiale, mais dans un<br />

548<br />

CS, p. 148.<br />

549<br />

Nous pouvons aussi remarquer l’effet phonique avec la rime interne inversée entre caos et sola qui ouvrent<br />

chacun des hémistiches.<br />

550<br />

CS, p. 142.<br />

265

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