24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Mais le <strong>paradoxe</strong> de la fragmentation du corps se voit nourri et doublé par le rapport<br />

du corps et du moi. Effectivement, sachant que le moi est paradoxal car il contient le toi (que<br />

ce soit dans le rapport à l’autre ou dans l’acte autoréférentiel de la connaissance de soi), le<br />

corps va partager cette nature paradoxale puisqu’il est le lieu du moi. Par ailleurs la<br />

perception du corps est aussi une perception de soi impliquant une scission entre un moi<br />

observateur et un moi observé. De ce fait le corps se partage entre deux niveaux de<br />

<strong>paradoxe</strong> : il oscille d’abord entre le fait d’être le moi et de ne pas être le moi ; et quand il est<br />

le moi, alors il est paradoxal.<br />

Outre les <strong>paradoxe</strong>s sur le corps lui-même, nous incluons ici les <strong>paradoxe</strong>s liés au<br />

visage et au regard. En effet, le visage est, dans le corps, le lieu de l’identité par excellence,<br />

et le regard est l’acte de perception amenant à une connaissance de soi par rapport aux autres<br />

et par rapport à soi, c’est-à-dire ce qui provoque l’acquisition d’identité. A ces deux aspects<br />

sont associés <strong>chez</strong> Jenaro Talens les notions de miroir et de masques qui traduisent la<br />

scission interne due au regard autoréférentiel bloquant le sentiment d’identité unitaire.<br />

2.1. <strong>Le</strong>s <strong>paradoxe</strong>s du corps<br />

2.1.1. La négation du corps<br />

<strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong> le plus inadmissible par rapport au corps n’est pas de le nier en tant que<br />

tel 401 mais de nier toute relation nécessaire avec le sentiment d’existence particulier du moi<br />

poématique. C’est ainsi que nous pouvons lire dans le deuxième poème de Profanación(es) :<br />

El cuerpo que acostumbrábamos sentir es prescindible, como el aire. 402<br />

Des éléments en principe essentiels à la vie tels que le corps et l’air sont donc ici<br />

rejetés comme secondaires : l’existence ne dépend pas du corps habituel, c’est-à-dire celui<br />

que, sans recul, nous considérons être notre enveloppe physique personnelle. <strong>Le</strong> corps<br />

devient alors un élément qui ne constitue pas l’identité de l’être - ce que la doxa ne reconnaît<br />

pas – et de là vient à être séparé de la notion du moi, ce qui permet d’énoncer ce <strong>paradoxe</strong> de<br />

Estoy implicado en algo :<br />

401<br />

Effectivement, le corps est toujours senti comme présent, existant. C’est son identification à un moi singulier<br />

et séparé qui pose problème.<br />

402<br />

LA, p. 300.<br />

180

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!