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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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comme un simple accent secondaire. Par ailleurs, ces trois termes monosyllabiques en fin de<br />

vers brisent l’élan du vers et bloquent la cadence majeure qui serait attendue.<br />

Comme avec l’alejandrino, les emplois de l’hendécasyllabe peuvent suivre ou non la<br />

convention. Parfois utilisés de façon doxique, parfois de façon non-doxique, les mètres<br />

servent alors soit à insister sur la dimension paradoxale de la proposition, soit à toujours<br />

percevoir la présence inévitable de la doxa. Mais une erreur serait certainement d’opposer les<br />

deux niveaux en ce qu’ils se construisent l’un avec l’autre : la présence continuelle de rythme<br />

doxique et non-doxique invite le lecteur à ne plus fonctionner de façon exclusive mais<br />

inclusive. <strong>Le</strong> rythme est le rythme et il contient aussi la métrique. <strong>Le</strong> poids de signifiance issu<br />

de l’histoire est une réalité qu’il ne peut nier, et qui au contraire peut être créateur de<br />

nombreux effets dans l’expression paradoxale.<br />

5.2. <strong>Le</strong>s formes<br />

5.2.1. La silva<br />

Du point de vue de l’organisation rythmique, la très grande présence<br />

d’hendécasyllabes et d’heptasyllabes d’abord(d’autant plus que les alejandrinos sont des<br />

composés d’heptasyllabes), d’ennéasyllabes ensuite, renvoie le lecteur vers la forme de la<br />

silva. Or, la silva noue à nos yeux d’étroites relations avec le <strong>paradoxe</strong> tel que nous<br />

l’entendons. En effet, comme son étymologie l’indique, la silva est une forme poétique<br />

associant librement hendécasyllabes et heptasyllabes qui, si l’on suit la doxa métrique, traduit<br />

l’organisation de la forêt. La silva est donc le contraire de l’ordre, de l’organisé, de la raison.<br />

Elle est le lieu de la confusion, de l’obscurité, sans que pour autant le désordre devienne chaos<br />

néanmoins. Nous voyons à quel point la silva se rapproche des propositions paradoxales<br />

talensiennes. La dimension doxique de cette forme péotique est d’autant plus forte, que les<br />

poèmes ne se constituent véritablement que de fragments de silva, frustrant de ce fait<br />

l’horizon d’attente créé. En somme, de même que nous avons des mètre boiteux, les poèmes<br />

talensiens nous proposent aussi des « silvas boiteuses ».<br />

D’une manière générale nous retrouvons la silva dans chacun des moments de<br />

l’écriture talensienne : depuis la présence de fragments sur deux ou trois vers, jusqu’à la<br />

forme clairement visible d’alternance des deux mètres, en passant par une présence plus<br />

discrète dans la prose, dans les mètres cachés.<br />

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