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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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autant l’absence que la présence du corps. Par ailleurs à ce parallélisme s’additionne une autre<br />

dimension paradoxale à travers l’affirmation inacceptable que les corps peuvent passer d’un<br />

sujet à l’autre. Nous voyons ici le rôle du ahora dans la constitution du <strong>paradoxe</strong> qui montre<br />

le passage d’un état à l’autre sans pour autant supposer la négation de l’état précédent.<br />

Un autre terme utilisé dans la formation de parallélismes est la conjonction cuando.<br />

Ceci semble relativement normal dans la mesure où les parallélismes s’appuient sur la<br />

linéarité du temps. Ainsi les deux actions contradictoires peuvent être reliées par cuando<br />

comme dans cet exemple du troisième poème de Profanación(es) :<br />

Sólo a ti me dirijo,<br />

sol invisible, noche, mi sola posesión<br />

cuando nada poseo. 187<br />

Outre l’association sol / noche du vers central, ce fragment présente le parallélisme<br />

que constitue la simultanéité de la possession et de la non-possession, concomitance donnée<br />

par le cuando qui relie les deux pôles du <strong>paradoxe</strong>. Peut-être pouvons-nous aussi conférer<br />

dans cet exemple au cuando une valeur adversative qui renforcerait alors le sentiment<br />

contradictoire et normalement inconciliable des deux actions.<br />

Si cette conjonction participe à la création de parallélismes fondés sur la concomitance<br />

paradoxale d’actions contradictoires, il peut aussi entrer en jeu dans celle de parallélismes<br />

basés sur la notion de persistance :<br />

ambos buscamos un aroma,<br />

algo como el residuo de un olor,<br />

una llama que aún arda cuando el fuego se apague 188<br />

<strong>Le</strong> moi poématique recherche ici le <strong>paradoxe</strong> de la persistance du feu disparu et<br />

présent à la fois. La notion de durée est d’autant plus claire qu’elle est explicitée par la<br />

présence de l’adverbe de temps aún qui traduit l’idée de persistance, de continuité au sein de<br />

la disparition. Nous trouvons ainsi dans les textes talensiens d’autres exemples de<br />

parallélismes où au cuando est ajoutée une précision temporelle (par exemple : soñar dentro<br />

del sueño / cuando ya el sueño ha terminado 189 ).<br />

187 LA, p. 301.<br />

188 LA, p. 87.<br />

189 LA, p. 292.<br />

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