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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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La réfutation de l’unité absolue induisant une nécessaire pluralité n’est cependant que<br />

le pendant d’une affirmation contraire :<br />

Fuimos uno (mirar nos desdoblaba). Tuve piedad (tuvimos) del<br />

gorrión temprano (...) 379<br />

Si cet extrait de Vejez de lo mismo commence par une réduction du pluriel au<br />

singulier, la suite invite à ne plus faire véritablement la différence entre les deux : le pluriel<br />

semble pouvoir se substituer absolument au singulier comme semble l’indiquer la parenthèse.<br />

Ainsi le moi est fondamentalement paradoxal en ce qu’il se définit par l’unité et par son<br />

contraire dans le même temps, le même espace et la même mesure.<br />

Enfin ces quatre vers de Ai no tan viennent inscrire la nature première du moi<br />

dans le <strong>paradoxe</strong> de la lumière :<br />

Tú, oscuridad de la que yo desciendo,<br />

ilumíname ahora en la penumbra,<br />

en estos largos corredores que no son la tiniebla<br />

sino la cara oculta de la desazón. 380<br />

L’origine du moi est donc la lumière paradoxale, celle qui dépasse la lumière et<br />

l’ombre, celle qui accompagne le monde inexistant et le temps hors du temps. Face à cette<br />

existence première dont l’essence est le <strong>paradoxe</strong>, le moi doxique ne serait alors qu’un rajout<br />

masquant la contradiction d’origine et sa relation intime avec le monde et le temps à travers<br />

la création artificielle d’un début et d’une fin, un monde réel et un monde imaginaire, un moi<br />

et un toi 381 .<br />

379 LA, p. 201.<br />

380 LA, p. 119.<br />

381 L’aspect d’origine face à un moi doxique qui intervient comme un voile ultérieur induit parfois dans les<br />

poèmes comme une notion de projet : le moi doxique est alors un surplus duquel il convient de se vider pour<br />

accéder à l’essence première. Nous en trouvons par exemple une expression dans le poème La travesía :<br />

« probar mi inexistencia por agotamiento<br />

en esta habitación<br />

en donde dar cabida a las visiones<br />

como todo el que avanza más allá de la noche<br />

y a la noche regresa con la velocidad de quien descubre<br />

ser lo que es<br />

un nombre<br />

un movimiento de desposesión<br />

o casi<br />

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