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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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logique est indissociable de la science et de la philosophie, tant par ses réussites (les<br />

raisonnements justes), que par ses échecs (les raisonnements faux) ou encore par ses limites<br />

(les <strong>paradoxe</strong>s).<br />

D’une manière générale, deux grandes périodes peuvent être distinguées dans<br />

l’évolution de la logique : avant et après le XIXème siècle.<br />

Premièrement la logique formelle classique telle qu’elle a été utilisée jusqu’au<br />

XIXème siècle a été mise en place par Aristote. Elle était à l’origine une réflexion sur l’accord<br />

du discours (logos) avec lui-même, c’est-à-dire l’effort de la pensée pour rendre sa propre<br />

expression non contradictoire. Par la suite, la logique est prise comme un outil qui assure la<br />

cohérence de la réflexion ; la philosophie s’en sert alors pour organiser son discours et sa<br />

pertinence. La notion d’utilité et non de fin en soi de la logique est visible dans le titre de<br />

l’ouvrage sur la logique d’Aristote : Organon (outil, instrument en grec) 29 . La pensée<br />

occidentale qui suit s’en tiendra donc à Aristote et à la logique soumise à la pensée de l’être.<br />

Des scolastiques jusqu’au XIXème siècle, c’est elle qui prévaudra. Kant par exemple écrit<br />

dans la préface à la deuxième édition de la Critique de la raison pure que la logique est une<br />

science complète et définitivement achevée.<br />

Outre les réflexions de quelques philosophes qui apportent des nuances (comme Hegel<br />

sur la relation de la logique avec la réalité), il faut attendre Gottlob Frege pour voir une réelle<br />

évolution de la logique. Il remarque en effet que les logiciens dans la ligne d’Aristote ne<br />

disent rien, ou presque, sur la logique des relations. Frege passe d’une logique prédicative à<br />

une logique non prédicative grâce à la distinction qu’il fait de deux notions fondamentales :<br />

celle de fonction et celle de concept. Il développe alors le calcul des prédicats. A partir des<br />

travaux de Boole, Wittgenstein, ou Russell un renouveau dans la logique se met en place et<br />

les mathématiques modernes voient le jour. Sur cette voie, Kurt Gödel démontre en 1929 que<br />

cette logique des prédicats, dite de premier ordre, est une science essentiellement achevée en<br />

ce qu’un nombre fini de principes permet de déduire toutes les lois logiques.<br />

29 La logique a très tôt été utilisée contre elle-même. L’exemple le plus connu est celui de Gorgias qui dans son<br />

Traité du non-être tente de prouver qu’il n’y a pas d’ontologie possible en ce que ce n’est pas l’être qui est<br />

l’objet de nos pensées. Dans cette perspective la vérité matérielle disparaît totalement, le langage a alors sa loi,<br />

qui est celle de la logique, loi indépendante de la réalité. Ce point de vue appartient au sophisme et a connu un<br />

essor assez important dans l’antiquité. Néanmoins, les sophistes ont vite été rejetés, le mot lui-même prenant une<br />

connotation péjorative.<br />

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