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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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sobre un rostro anguloso cuya piel no me cubre,<br />

sobre unos ojos que no miran, que<br />

me miran, aunque ignoren<br />

el no-lugar preciso desde donde los veo,<br />

ese temblor que es otro, y sin embargo. 184<br />

Nous avons ici une répétition du même verbe conjugué à la même personne et au<br />

même temps (miran) mais d’abord à la forme négative, puis à la forme affirmative et<br />

accompagné d’un complément d’objet. Ainsi dans le même instant présent, les yeux regardent<br />

et ne regardent pas, ce qui oblige le lecteur à imaginer une troisième possibilité inhabituelle.<br />

Par ailleurs, ce parallélisme n’est pas le seul <strong>paradoxe</strong> de ce poème qui développe le thème de<br />

la définition du moi poématique éclaté entre première, deuxième et troisième personne par le<br />

processus d’autoréférentialité.<br />

Une autre manière de formuler un parallélisme fondé sur la concomitance de deux<br />

actions contradictoires utilise la préposition sin. Celle-ci en effet permet d’affirmer dans le<br />

même temps une action et son contraire :<br />

He aprendido a observar lo que amo,<br />

a decir lo que toco sin decirlo del todo<br />

con el sonido amortiguado de tu piel llenando la tiniebla de esta<br />

[noche de agosto. 185<br />

De la même façon que pour les dissociations, la négation de l’action par elle-même se<br />

traduit par la négation du même verbe répété auquel est adjoint l’adverbe no, ou une<br />

préposition comme dans l’exemple cité où le moi poématique évoque le <strong>paradoxe</strong> de<br />

l’énonciation : le dire sans le dire.<br />

Cependant cette opposition entre les deux actions est souvent renforcée par une<br />

indication temporelle via des adverbes tels que ahora. <strong>Le</strong> parallélisme du poème Escribo, dice<br />

él en donne un exemple :<br />

un cuerpo que no es mío<br />

pero que ahora es mío 186<br />

Cet énoncé force le lecteur à concevoir une relation impossible entre le corps et la<br />

personne : au-delà de l’adéquation absolue entre les deux, la voix se définit par un état qui est<br />

184 LA, p. 168.<br />

185 LA, p. 259.<br />

186 LA, p. 265.<br />

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