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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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que tous les éléments du <strong>paradoxe</strong> sont présents, sont énoncés. Mais la proposition peut ne<br />

présenter qu’un élément, qu’une affirmation que la logique du lecteur ne pourra pas accepter.<br />

Nous parlerons alors de <strong>paradoxe</strong> in absentia en ce qu’un seul élément choquant est présent,<br />

est énoncé : au lecteur alors de retrouver l’élément absent pour provoquer le <strong>paradoxe</strong>. Mais si<br />

la proposition ne l’énonce pas, c’est qu’il renvoie directement à une connaissance préalable<br />

du lecteur. Une relation paradoxale entre deux éléments existe, mais elle n’est pas formulée,<br />

elle n’est que sous-entendue et c’est le lecteur par sa propre connaissance qui la complètera.<br />

<strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong> in praesentia se base donc sur une syntaxe qui ne respecte pas la logique<br />

connue a priori par le lecteur. <strong>Le</strong> terme de logique ici fait référence à la relation entre les<br />

éléments énoncés, c’est la logique formelle exprimée par la syntaxe de la phrase. <strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong><br />

in praesentia est alors un <strong>paradoxe</strong> essentiellement logique comme le peut être la<br />

contradiction. En revanche, le <strong>paradoxe</strong> in absentia ne se formule que par une simple<br />

affirmation. La proposition à elle seule ne peut suffire à établir une relation avec autre chose<br />

qu’elle ne contient pas. Ainsi, le lecteur va comparer cette affirmation avec ses certitudes ou<br />

ses connaissances et percevoir dans le même temps que la proposition et son savoir diffèrent.<br />

Il ne s’agit plus alors de logique comme outil formel permettant l’organisation cohérente de<br />

relations entre plusieurs éléments, mais de logique comme organisation même du monde. <strong>Le</strong><br />

<strong>paradoxe</strong> in absentia est un <strong>paradoxe</strong> car il s’oppose à la logique du lecteur, à la conception du<br />

monde du lecteur, mais ne contient pas en lui-même un déroulement logique formel.<br />

2. Paradoxes in absentia<br />

<strong>Le</strong>s <strong>paradoxe</strong>s in absentia s’appuient donc principalement sur la dimension sémantique<br />

des propositions. Bien que cela puisse laisser penser que la dimension syntaxique joue un rôle<br />

moins important, les <strong>paradoxe</strong>s in abstentia se construisent cependant aussi à l’aide d’une<br />

syntaxe. Il est possible dès lors de les présenter sous cet angle. A partir des relevés que nous<br />

en avons faits, nous avons choisi des les regrouper en deux catégories : les <strong>paradoxe</strong>s in<br />

absentia constitués d’une phrase affirmative, et ceux construits par une négation.<br />

<strong>Le</strong>s propositions de la première catégorie sont des constats simples et brefs totalement<br />

inacceptables dans le réel du lecteur. Ce type d’affirmation peut par exemple prendre la forme<br />

d’un groupe nominal comme dans ce vers qui clôt le poème Interdum iuvat insanire 102<br />

102 CS, p. 117<br />

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