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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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présente : le moi est alors en quelque sorte libre du temps, en dehors d’une notion fixe de<br />

naissance ou de mort.<br />

La deuxième caractéristique essentiellement paradoxale du moi se développe au sein<br />

du <strong>paradoxe</strong> de l’espace 374 . Nous en trouvons une expression dans le poème Espai (II) :<br />

hablo de un no lugar<br />

donde he dejado de ser 375<br />

La notion de non-espace que nous avons abordée précédemment 376 se relie à celle<br />

plus ample de non-existence du monde comme du moi. Selon cet extrait, le moi doxique<br />

vient à disparaître, à ne plus être dès lors que l’on se situe dans une absence d’espace,<br />

induisant par là un rapport entre un espace qui n’en est plus un, c’est-à-dire un <strong>paradoxe</strong><br />

d’espace, et la possibilité d’existence d’un moi qui n’est cependant plus existant, c’est-à-dire<br />

un <strong>paradoxe</strong> du moi. De cette nature commune paradoxale peuvent naître des propositions où<br />

le moi et l’espace ne font plus qu’un :<br />

Somos el muro y el espacio donde el muro surgió. 377<br />

<strong>Le</strong> moi est défini ici par l’espace dont la caractéristique est d’être dans le même temps<br />

vide et plein : le moi partage donc l’essence paradoxale de l’espace qui est celle du non-lieu,<br />

du lieu inexistant comprenant et le mur et le vide.<br />

L’exemple précédent par ailleurs se basait sur l’usage de verbe être à la première<br />

personne du pluriel, impliquant de fait le <strong>paradoxe</strong> du moi pluriel face au moi singulier. Cette<br />

double nature est très clairement exprimée dans les poèmes, et particulièrement dans ce<br />

premier vers de Pequeñas resurrecciones de cada día :<br />

No podemos ser uno 378<br />

374<br />

La nature spatiale du moi est définie par Miguel Casado : « el yo habla pero no es nada, sino un lugar : no se<br />

puede acceder a ninguna comprensión de conjunto, pues sólo lo construye una adición de contigüidades, pero sin<br />

ser ninguna de ellas en particular, más que como tránsito », « El sueño del origen y la muerte », in Ínsula, n°517,<br />

1993, p. 13.<br />

375<br />

LA, p. 287.<br />

376<br />

Voir le chapitre sur les <strong>paradoxe</strong>s du réel et de la fiction.<br />

377<br />

CS, p. 97.<br />

378<br />

LA, p. 94.<br />

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