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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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Un premier exemple frappant de silva ouvre Monólogo de Peter Pan (II) :<br />

El tiempo y el espacio<br />

- ¿son historia o error ? –<br />

existen sólo porque existes tú,<br />

quiero decir, porque tu mundo existe.<br />

No hay espacio ni tiempo<br />

fuera del límite de tu universo. Mírame.<br />

En tus ojos el aire está dormido.<br />

Ver es cesar. Hubo un sol, sé que aún<br />

[brilla<br />

y un calor que no quema<br />

llega ahora hasta mí,<br />

cono de luz pasada (…) 606<br />

2 6<br />

1 3 6<br />

2 4 8 10<br />

1 4 8 10<br />

1 3 6<br />

1 4 10 [12<br />

3 6 8 10<br />

(1)2 (4)5 (7)8 (9)10 [11<br />

3 6<br />

1 3 6<br />

1 4 6<br />

Dans ce fragment, la voix poématique passe de <strong>paradoxe</strong> en <strong>paradoxe</strong> sans que le<br />

lecteur puisse a priori percevoir une organisation à la base d’un système : outre la remise en<br />

doute du temps et de l’espace par l’incise, la définition du toi, de la vue jalonnent le discours<br />

de la voix comme autant d’éléments qui constituent le monde dans lequel il évolue. Nous<br />

voyons clairement la silva puisque tous les vers sont des heptasyllabes ou des<br />

hendécasyllabes. Seul le cinquième vers vient rompre la structure de la forme traditionnelle,<br />

frustrant de ce fait l’horizon d’attente du lecteur. En effet, alors que le début de ce vers est un<br />

hendécasyllabe tout à fait doxique qui correspond à une phrase syntaxique (créant de ce fait<br />

une stabilité rythmique), la fin du vers apparaît comme un élément inattendu et déplacé.<br />

L’impératif mírame oblige à rajouter un accent au vers, destabilisant d’autant plus la métrique<br />

qu’il est proparoxyton. Nous retrouvons le même schéma avec le huitième vers : l’accent sur<br />

aún fait ressentir un hendécasyllabe (avec d’autant plus de force que le contexte l’y incite),<br />

mais le verbe brilla déçoit cette horizon d’attente en rajoutant une dernière syllabe inattendue.<br />

Remarquons aussi que l’énonciation du <strong>paradoxe</strong> de ce vers s’accompagne d’un schéma<br />

accentuel absolument non-doxique : la moitié des syllabes toniques se voit suivie<br />

immédiatement d’une autre syllabe accentuée (ce qui oblige à en faire un accent secondaire)<br />

créant alors un rythme bancal incessant. L’analyse rythmique de cet extrait montre ainsi non<br />

seulement les rapports entre la propositions paradoxales et le rythme, mais aussi la dimension<br />

paradoxale du rythme en lui-même.<br />

606 LA, p . 85.<br />

304

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