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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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Cette structuration bipolaire est construite principalement sur des rapports<br />

d’opposition dont le plus commun est le rapport de contraire. De ce fait, la dualité mène avec<br />

une grande facilité à l’alternative, c’est-à-dire à l’exclusion. La dualité, par la simplicité de<br />

son schéma et sa présence immédiate dans l’esprit trouve un écho dans presque toutes les<br />

strates de la pensée.<br />

La dualité semble nourrir une relation privilégiée avec la métaphysique de l’être<br />

(puisqu’elle se base précisément sur les postulats binaires d’être et de non-être au sein d’une<br />

logique basée sur le tiers exclu et la non-contradiction) qui peut expliquer en partie son<br />

enracinement dans la société occidentale. Elle participe donc en plein de l’organisation même<br />

du système de signification, de la philosophie, de la morale, de la raison, mais aussi du<br />

langage 688 tel qu’il est défini particulièrement par les linguistes du siècle dernier.<br />

3.2. La dualité et les propositions paradoxales dans les poèmes talensiens<br />

Au cours de notre étude nous avons remarqué la grande importance de la dualité dans<br />

la constitution même des propositions paradoxales. L’organisation paradoxale peut se réduire<br />

à une relation entre deux pôles sentie comme inacceptable par le lecteur. Que les deux pôles<br />

soient exprimés explicitement (<strong>paradoxe</strong> in praesentia) ou qu’un seul apparaisse dans la<br />

proposition (<strong>paradoxe</strong> in absentia), la dualité est nécessaire à l’existence du <strong>paradoxe</strong>.<br />

L’ensemble des trois parties de notre travail a indiqué les limites du schéma de la<br />

dualité. D’abord nous avons vu que l’organisation syntaxique des propositions paradoxales<br />

part de ces deux pôles et utilise les connecteurs logiques du langage pour affirmer ou infirmer<br />

leur relation généralement conçue par le lecteur. Nous avons vu alors que le <strong>paradoxe</strong><br />

renvoyait à la logique bivalente fondée sur le tiers exclu et la non-contradiction. Ensuite dans<br />

la deuxième partie, l’étude des paradigmes nous a clairement montré le fonctionnement par<br />

688 Citons sur ce point Benveniste qui dès le deuxième chapitre des Problèmes de linguistique générale est sans<br />

équivoque : « Ce principe [celui de Saussure] est que le langage, sous quelque point de vue qu’on étudie, est<br />

toujours un ensemble double, formé de deux parties dont l’une ne vaut que pour l’autre. (…) Tout en effet dans<br />

le langage est à définir en termes doubles ; tout porte l’empreinte et le sceau de la dualité oppositive :<br />

- dualité articulatoire/acoustique ;<br />

- dualité du son et du sens ;<br />

- dualité de l’individu et de la société ;<br />

- dualité de la langue et de la parole ;<br />

- dualité du matériel et de l’insubstantiel ;<br />

- dualité du « mémoriel » (paradigmatique) et su syntagmatique ;<br />

- dualité de l’identité et de l’opposition ;<br />

- dualité du synchronique et du diachronique, etc. »<br />

On peus observer néanmoins que si ces deux termes ne valent que l’un pour l’autre, cela signifie qu’il y a un<br />

niveau supérieur qui intègre la dualité. Nous abordons ce point plus loin. Par ailleurs, notre proposition du<br />

troisième axe poétique rompt cette « dualité oppositive » au moins sur une dimension du langage.<br />

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