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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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como un bulto sin rostro hace suya mi piel 421<br />

<strong>Le</strong> dédoublement identitaire entre le moi et l’autre reste patent mais ne se déclare<br />

véritablement que lors de la plongée dans l’être caché derrière la superficie de la peau,<br />

derrière le masque. Au-delà de la croyance à un moi doxique de mascarade rattachée à un<br />

visage, l’identité personnelle disparaît avec la découverte de la masse informe qui est<br />

l’essence commune de l’être.<br />

3. <strong>Le</strong>s <strong>paradoxe</strong>s de la voix<br />

Si le moi est la notion qui représente le sujet général et globalisant de l’ensemble de<br />

l’œuvre poétique, il l’est dans la mesure où c’est lui qui assume la totalité de l’énoncé des<br />

poèmes. En cela, le moi se caractérise avant tout comme une voix. Etablir une similitude<br />

entre le moi et la voix amène à attribuer les caractéristiques de l’un à l’autre. Il en ressort<br />

donc que la voix, comme le moi, est paradoxale :<br />

(…) Díme, dí quién soy,<br />

esta voz que te antecede a un habla muda,<br />

y brota y te acaricia y no te toca ; 422<br />

En réponse à la question ontologique du qui suis-je, cette citation affirme : cette voix.<br />

<strong>Le</strong>s deux notions recouvrent donc la même identité. Or comme le moi, si la voix provoque<br />

des <strong>paradoxe</strong>s (ici du toucher et de l’absence de toucher), elle est aussi en essence un<br />

<strong>paradoxe</strong> en elle-même : elle est le moi pré-doxique, c’est-à-dire avant la séparation du moi<br />

et du non-moi, et elle s’inscrit dans le domaine du son silencieux.<br />

Mais l’association voix / moi pré-doxique institue que la voix est un élément du<br />

présent en dehors du temps divisé entre passé et futur. Elle ne peut donc être qu’oralité, et si<br />

elle se compose de mots, phrases, syllabes et syntaxe, ce n’est que dans le moment de<br />

l’énonciation 423 .<br />

C’est en toute logique que nous retrouvons les mêmes types de <strong>paradoxe</strong>s qui<br />

caractérisaient déjà le moi et le corps, mais maintenant attribués à la voix. Ainsi, nous<br />

421 LA, p. 10.<br />

422 LA, p. 131.<br />

423 Cela ne signifie pas pour autant que le moi ne noue pas des relations avec la langue écrite, bien au contraire.<br />

Nous l’étudions d’ailleurs dans le chapitre suivant.<br />

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