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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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d’une signification particulière qui ne dépend pas uniquement de l’association du sémantisme<br />

et de la syntaxe.<br />

2.3. L’axe poétique<br />

<strong>Le</strong> point commun entre Jakobson et Meschonnic est à nos yeux l’idée que le signifiant<br />

comporte en lui-même une signifiance séparée de celle du sémantisme et contenue dans sa<br />

nature sonore, rythmique ainsi que la place qu’occupe le terme dans la chaîne discursive du<br />

discours. Si cette signifiance particulière est toujours en soi présente dans tout terme et tout<br />

discours, c’est le lecteur qui par son horizon d’attente va l’actualiser : l’inscription d’un texte<br />

dans le registre poétique l’incite à prendre en compte cette dimension du signifiant à laquelle<br />

il ne faisait pas attention dans un autre contexte. Cela ne réduit en rien toutefois les limites<br />

impliquées par l’auteur au sein du texte. Mais les deux poéticiens ne traitent pas cette partie<br />

du signifiant à partir de la même perspective. Jakobson d’abord se concentre principalement<br />

sur la prise en compte des dimensions phoniques, spatiales des termes d’un discours pour<br />

mettre à jour les parallélismes de sens qu’ils établissent. Si l’apport théorique est primordial,<br />

Jakobson nous donne surtout d’immenses clés pratiques pour l’étude des textes eux-mêmes. A<br />

l’inverse, de Meschonnic nous utilisons principalement l’idée centrale de sujet et d’inscription<br />

socio-historique d’une lecture : en replaçant le lecteur au cœur du poème, la dimension<br />

d’horizon d’attente devient essentielle, et avec elle l’actualisation de la signifiance propre au<br />

signifiant. <strong>Le</strong>s deux approches sont pour nous tout à fait complémentaires.<br />

A partir des théories de Benveniste, Meschonnic, et des outils de Jakobson, nous<br />

envisageons donc ici un troisième constituant au langage. <strong>Le</strong> point de départ de notre<br />

proposition est la vision ordinaire, habituelle du langage qui lui attribue un fonctionnement<br />

articulé autour des deux axes : le paradigmatique et le syntagmatique, qui par leur association<br />

forment le discours articulé, et par là l’ensemble du système de signification. A ces deux<br />

composantes du langage, nous en rajoutons une troisième : l’axe poétique. Nous choisissons<br />

le terme d’axe poétique en ce que s’il est toujours à l’œuvre dans le langage c’est qu’il<br />

s’actualise systématiquement dans le discours poétique 81 .<br />

<strong>Le</strong> principe des deux axes traditionnels est à la base de toute la linguistique moderne,<br />

de l’étude du langage dans une perspective d’utilisation commune, c’est-à-dire non poétique.<br />

Nous remarquons cependant que les poéticiens n’ont jamais pu se contenter des théories<br />

81<br />

Même si d’autres types de discours en font grand usage. Nous pensons par exemple aux slogans de publicité,<br />

aux discours politiques, aux plaidoyers.<br />

44

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