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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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ainsi au temps paradoxal, qui est l’absence de temps. <strong>Le</strong> corps est donc le lieu de l’existence<br />

présente, le lieu de l’entre-deux : il n’est ni l’absence absolue (l’extrémité nihiliste où ni le<br />

moi ni rien n’existe) ni la présence absolue (l’extrémité de la fixation doxique où le moi est<br />

une entité permanente) mais le mouvement incessant, le contenu et le contenant, le moi et le<br />

non moi. Comme l’instant et comme l’espace paradoxal, le corps paradoxal ne peut se limiter<br />

à une description et une définition fixes : il est le lieu vide du sujet vide, l’existence avant<br />

tous types d’identification.<br />

2.2. <strong>Le</strong>s yeux et le visage<br />

<strong>Le</strong> lieu d’identité le plus fort du corps est sans conteste le visage. Par ailleurs, la<br />

perception qui occupe le plus d’importance dans la reconnaissance de soi et de l’autre est le<br />

sens de la vue. Je me définis donc comme individu différent et isolé car je vois la séparation<br />

et les différences de mon visage par rapport à celui de l’autre. Dès lors le visage et le regard<br />

vont constituer dans l’œuvre talensienne des métonymies du corps en tant qu’identité pour le<br />

premier et des organes sensoriels pour le second. De ce fait nous retrouvons les mêmes types<br />

de <strong>paradoxe</strong>s que pour le corps mais attribués au visage et aux yeux comme dans ces deux<br />

exemples :<br />

- mi frágil rostro ¿a quién<br />

le pertenece ? 414<br />

En los ojos prestados que no supieron ser<br />

Sino mirada ajena sobre el mundo 415<br />

A l’instar du corps, le regard et le visage sont séparés du moi, du sentiment d’identité,<br />

et nous retrouvons ainsi le même emploi de l’adjectif ajeno, la même remise en question du<br />

sentiment d’appartenance du corps au moi. Toutefois, les <strong>paradoxe</strong>s les plus importants et les<br />

plus nombreux qui leur sont liés se verront doublés par l’usage du miroir et du masque, deux<br />

représentations relativement communes de l’acte de connaissance de soi.<br />

414 CS, p. 227.<br />

415 LA, p . 75.<br />

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