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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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effet dans un autre rêve. <strong>Le</strong> second <strong>paradoxe</strong> relève donc plus du problème du réel que de la<br />

simple structure tautologique de mise en abyme.<br />

Néanmoins, au-delà de la signification complexe de la morphosyntaxe, l’effet de sons<br />

invite lui aussi à créer une boucle identique à celle du <strong>paradoxe</strong> du menteur. En effet, le<br />

sentiment à la lecture du vers peut être celui d’une affirmation (le rêve) puis d’une négation<br />

(ce n’est pas un rêve) puis d’une nouvelle affirmation (le rêve). Se crée alors une spirale sans<br />

fin d’affirmations puis de négations. Affirmer le rêve revient à dire son inexistence, ce qui<br />

mène à nier l’existence du rêve. Mais le rêve existe tout de même. Dès lors nous nous<br />

retrouvons dans une situation où la posture bivalente vrai/faux, réel/fictif n’est plus tenable.<br />

De ce point de vue, l’effet sonore est un rappel de la limite de la logique du tiers exclus grâce<br />

aux deux répétitions successives du mot sueño.<br />

2.4. <strong>Le</strong>s effets de sons issus de la dérivation<br />

Parmi les possibilités de structures de propositions paradoxales, outre la répétition<br />

d’un terme à l’identique, la phénomène de la dérivation est utilisé par Jenaro Talens. Là<br />

encore les effets de sons seront visibles dans la mesure où à chaque fois la racine commune<br />

des termes se répète. Nous pouvons en lire un exemple dans Coito ergo sum :<br />

formas que informan (que transforman) 632<br />

A nouveau la dissociation d’une forme qui provoque la non-forme s’accompagne d’un<br />

jeu sonore qui vient lisser les différences sémantiques au profit d’une équivalence phonique.<br />

Au-delà de cet exemple simple, certains cas de propositions paradoxales s’organisent autour<br />

de constructions de signifiance plus complexes entre les différents niveaux du discours. C’est<br />

le cas par exemple de ces deux vers de Límites de la representación :<br />

Nunca los cuerpos solos en la soledad,<br />

siempre aislados en la multitud.<br />

Cette proposition paradoxale sur la contradiction présence/absence utilise le<br />

phénomène de la dérivation (solos et soledad) et celui du paradigme de la solitude 633 (solos,<br />

soledad et aislados). Un approche générale montre que ce <strong>paradoxe</strong> est construit sur un<br />

632 CS, p. 118.<br />

633 Nous étudions ce point dans la section suivante.<br />

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