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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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1 (2) 3 6 10<br />

deja por ello de ser luz. Inerte<br />

1 4 (7) 8 10<br />

y sin pasión, el lago me contempla. 573<br />

Nous avons choisi de citer les six vers afin de montrer la série entière<br />

d’hendécasyllabes qui correspond à deux phrases syntaxiques complètes. Néanmoins, à<br />

l’intérieur de ce contexte stable, c’est particulièrement l’enjambement non-doxique entre le<br />

quatrième et le cinquième vers qui crée le plus grand déséquilibre rythmique associé à la<br />

dissociation de la lumière. La place en fin de vers du ni provoque un rythme très difficile<br />

puisque après la pause imposée par la virgule le lecteur est pris dans l’élan d’une nouvelle<br />

proposition immédiatement annulée par la pause liée à la fin de vers. Cet exemple de rythme<br />

très perturbant n’est pas du tout reconnu par les règles métriques, mais est assez récurrent<br />

dans les poèmes talensiens. Ainsi dans cet exemple, outre l’effet lié à tout enjambement<br />

d’une tension forte entre les deux rythmes qui renvoie à la tension d’une lumière qui n’est pas<br />

une lumière, tout en gardant la nature de la lumière, la structure rythmique s’oppose aussi à la<br />

tradition métrique dans son ensemble.<br />

Ce jeu d’enjambement est donc relativement fréquent <strong>chez</strong> Jenaro Talens et peut<br />

même s’enchaîner sur plusieurs vers créant ce que nous nommons un procédé de décalage : il<br />

se crée en effet entre le rythme de la syntaxe et celui du vers un décalage qui perdure sur la<br />

série. Nous en trouvons un exemple dans le poème Saber resulta tan reconfortante :<br />

El esplendor de los escombros, la<br />

4 8 10<br />

luz cegadora que no brilla, o más<br />

1 4 8 10<br />

bien un amago de sonido, un ojo<br />

4 8 10<br />

que sólo mira su mirada, en el<br />

2 4 4 10<br />

puro detritus de la claridad. 574<br />

1 4 10<br />

Nous percevons la très grande stabilité rythmique de ces cinq vers qui ouvrent le<br />

poème puisqu’à l’exception du dernier, ils se construisent tous autour du rythme 4-8-10. Mais<br />

cette structure métrique répétée vient se heurter aux enjambements très abrupts mettant à mal<br />

573 LA, p. 137.<br />

574 LA, p. 52.<br />

279

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