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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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sein de sa production poétique. Répétons-le, le moi est au centre de beaucoup<br />

d’interrogations dans les poèmes, et en cela il tisse d’étroites relations avec le <strong>paradoxe</strong>,<br />

jusqu’à être en soi un sujet paradoxal. De manière générale, le thème du moi poématique<br />

<strong>chez</strong> Jenaro Talens rejoint le problème de l’identité d’un point de vue poétique et<br />

ontologique : au-delà de la notion du moi, la question fondamentale reste qui suis-je ?<br />

Qu’est-ce qui me définit en tant qu’être au monde, en tant que personne ? Et dans le cadre de<br />

l’écriture poétique, qu’est-ce que le moi poématique écartelé entre le fantôme de l’auteur, le<br />

sujet grammatical et l’implication du lecteur ? 362<br />

Cependant, notre propos n’est pas ici de reprendre ce qui a été fait ailleurs en<br />

détaillant les entités auxquelles renvoie le moi (l’auteur, le personnage, l’image de soi, le<br />

regard des autres, etc.) et les relations qu’il nourrit avec ses différentes facettes et les autres,<br />

mais de dresser une typologie des <strong>paradoxe</strong>s du moi, c’est-à-dire d’organiser les différentes<br />

catégories de <strong>paradoxe</strong>s qui se construisent à partir du moi 363 . <strong>Le</strong>s <strong>paradoxe</strong>s du moi<br />

talensien amènent donc à entrevoir les <strong>paradoxe</strong>s de l’identité 364 , ce sera le fil rouge de cette<br />

typologie puisque nous choisissons de la constituer à partir de quatre grandes catégories :<br />

l’identité essentielle du moi dans un premier temps (basée principalement sur l’usage du<br />

verbe être à la première personne) ; nous continuerons par l’identité issue du corps, puis<br />

l’identité issue de la voix, enfin l’identité liée à l’écriture et à la mémoire. Par ailleurs un<br />

deuxième facteur organisationnel a été pris en compte, celui du type de <strong>paradoxe</strong> : le premier<br />

se constitue des propositions révélant un <strong>paradoxe</strong> au sein du moi (c’est-à-dire des<br />

dissociations du type MOI ≠ MOI) ; le second comprend les propositions dont le <strong>paradoxe</strong><br />

émerge de la relation entre le moi et ce qui n’est pas lui (c’est-à-dire des associations du type<br />

MOI = non-MOI). En résumé, les <strong>paradoxe</strong>s sont provoqués soit par la négation du moi par<br />

lui-même ou une de ses caractéristiques essentielles définies par la doxa ; soit par<br />

sentimiento que somos un « yo » cuya verdad y realidad son previas e independientes del reconocimiento<br />

social » Ibid, p. 27) et le moi social (« Sin embargo lo que soy « para los otros » se condensa en el significante<br />

que me representa para otros significantes (para mi padre, soy « el hijo » ; para mi hijo, soy « el padre »). Fuera<br />

de esas relaciones con los otros no soy nada, sino sólo el lugar donde establecerlas »).<br />

362 L’étude du poème Autobiografía est sur cet aspect très signifiante. A tel point que plusieurs critiques en<br />

présentent une brève analyse. René Jara dans La modernidad en litigio (pp. 27-28), Susana Díaz dans El<br />

desorden de lo visible (pp. 67 et suivantes) et nous même dans « El metalenguaje poético en El sueño del origen<br />

y la muerte de Jenaro Talens », in Mi oficio es la extrañeza, FERNANDEZ SERRATO (ed .), Madrid, Biblioteca<br />

Nueva, 2007, pp. 247-259).<br />

363 <strong>Le</strong> moi talensien étant paradoxal, il est naturel en revanche que cette typologie recoupe ce qu’avancent les<br />

autres critiques. Nous nous centrons ici uniquement sur son aspect paradoxal.<br />

364 Manuel Casaso voit <strong>chez</strong> Jenaro Talens l’importance d’un « debate sobre la identidad », « Dos lecturas de<br />

Jenaro Talens », in Mi oficio es la extrañeza, FERANDEZ SERRATO (ed.), Madrid, Biblioteca Nueva, 2007, p.<br />

341.<br />

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