24.06.2013 Views

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

I ara que el temps m’arriba, mire l’espill amb por. Ell<br />

esborra la meua identitat, nega el meu rostre, i, ara és<br />

ell qui em mira. 419<br />

Si le miroir efface l’identité du sujet, ce n’est pas uniquement parce qu’il force à<br />

prendre en compte le changement physique du corps et donc la non permanence du moi que<br />

ne veut pas concevoir la doxa. <strong>Le</strong> miroir est une perte d’identité car il conduit à l’avènement<br />

de l’autre dans le moi puis à la confusion des personnes : le point de départ est que l’identité<br />

est le moi, or si je la perçois dans l’image, dans l’autre qui n’est pas moi, alors l’identité est<br />

l’autre. <strong>Le</strong> miroir de la connaissance de soi est un miroir paradoxal.<br />

2.4. <strong>Le</strong>s masques<br />

<strong>Le</strong> regard autoréférentiel de la recherche d’identité va principalement se tourner vers<br />

le visage qui constitue la marque la plus patente de différenciation identitaire. Dès lors le<br />

miroir va provoquer un autre visage qui n’est pas en tant que tel le visage du moi – il n’est<br />

qu’une image – mais qui est la seule voie d’accès à la reconnaissance de soi. Ainsi le visage<br />

perçu directement dans le miroir ou indirectement dans l’esprit n’est qu’une image, ce que<br />

Jenaro Talens traduit par masque :<br />

una máscara solo<br />

entre tu doble rostro<br />

y la apariencia de mi rostro 420<br />

C’est en effet l’apparente identité du moi sous la forme physique des traits du visage.<br />

Mais cette apparence non seulement ne correspond pas à l’essence du moi, mais en plus<br />

induit en erreur. <strong>Le</strong> masque est du domaine du faux, et prendre ce faux visage pour la<br />

représentation de mon identité particulière est une erreur.<br />

L’emploi du masque indique alors deux niveaux de la perception de soi : le premier se<br />

construit à partir du visage qui est superficiel et de l’ordre du faux, base de l’identité<br />

doxique ; le second va en profondeur rejoindre le monde de la non-forme du sujet vide<br />

paradoxal. Un vers du poème prologue de l’anthologie El largo aprendizaje énonce cette<br />

stratification :<br />

419 LA, p. 196.<br />

420 CS, p. 227.<br />

187

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!