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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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L'alejandrino est ici contenu dans un ensemble de vers assez longs : 19, 13, 18, 13,<br />

quelques hendécasyllabes et des alejandrinos. <strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong> occupe cette fois le premier<br />

hémistiche du troisième vers cité. Là encore, les deux pôles sont accentués (sol et alumbra<br />

sur la troisième et la sixième syllabe) puisque les pôles sont des mots chargés lexicalement<br />

qui correspondent aux catégories de termes toniques. A présent, le soleil est défini par sa<br />

lumière et non par sa chaleur. Et sa lumière est si faible qu'elle n'efface pas les étoiles. <strong>Le</strong><br />

contexte est sombre ou plutôt sans vie : non seulement il s'agit ici d'un buste de bronze, mais<br />

même le printemps n'est plus synonyme de retour de la lumière. Nous pourrions d'ailleurs<br />

commenter le rythme de cette proposition paradoxale en considérant le vers précédent, car<br />

l'enjambement entre « una primavera / con un sol » et le contact direct avec l’hémistiche non<br />

paradoxal qui mettent en évidence la rupture entre ce qui semblerait normal au printemps et la<br />

réalité.<br />

¿Cómo saber lo que pretenden? Cómo<br />

se disfraza en metáforas de un aire que no es aire<br />

3 6 / 2 (5) 6<br />

sino piedra, de ramas que son columnas, de<br />

luces que no son luces sino un rostro apagado 553<br />

1 4 (5) 6 / 3 6<br />

<strong>Le</strong> troisième cas présenté est un double exemple de deux <strong>paradoxe</strong>s où les deux<br />

propositions sont construites sur la même figure, le même terme ouvrant et fermant<br />

l'hémistiche : de un aire que no es aire d’abord, luces que no son luces ensuite. Dans les deux<br />

cas, l'accent est mis sur les pôles : dans la première proposition, sur la deuxième et la sixième<br />

syllabe, et dans la seconde sur la première et la sixième. Remarquons que cet enchaînement de<br />

trois alejandrinos se construit à travers deux enjambements très abrupts qui provoquent une<br />

tension rythmique forte, c’est-à-dire une superposition de rythmes possibles. Enfin, il est<br />

notable que les deux <strong>paradoxe</strong>s se situent dans des hémistiches opposés, aire dans le second<br />

hémistiche et l'autre, luces, dans le premier. Nous retrouvons encore la construction<br />

paradoxale si fréquente dans l'écriture de Talens où l'affirmation énoncée est immédiatement<br />

détruite par la négation du même. L'hémistiche se referme en boucle, laissant une sensation<br />

d'immobilité confuse. Par ailleurs, le schéma accentuel non doxique de ces deux hémistiches<br />

(2-(5)-6 et 1-4-(5)-6) double la dimension paradoxale des énoncés, d’autant plus qu’ils créent<br />

553 LA, p. 170.<br />

267

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