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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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econocerse al fin en el informe opaco<br />

de una memoria que no piense<br />

y en el eco tenue de ningún sonido.<br />

Dans ce poème très métapoétique la voix poématique décrit un personnage qui, au<br />

milieu de la nuit se lève et écrit. Nous avons là une description du travail et des coulisses de<br />

l’écriture poétique, à laquelle se rajoute le décalage habituel <strong>chez</strong> Jenaro Talens entre la voix<br />

poématique et l’entité produisant la voix 458 . L’ensemble du texte suit cette logique de façon<br />

relativement stable et continue jusqu’aux quatre derniers vers. La rupture provoquée par<br />

l’interjection ah, sorte d’intrusion d’un discours direct, soupir réunissant alors et le<br />

personnage décrit et la voix poématique, est la marque qui sépare le corps du poème de sa<br />

conclusion. <strong>Le</strong>s quatre derniers vers expriment en effet l’objectif recherché à travers<br />

l’écriture, objectif qui se résume dans le dernier vers par le <strong>paradoxe</strong> du son silencieux 459 . La<br />

proposition paradoxale en fermeture sert donc ici de point final à la conclusion, indiquant la<br />

direction fondamentale du poème.<br />

Mais le <strong>paradoxe</strong> final peut aussi servir non plus de point d’orgue mais de rupture<br />

invitant à une sortie de crise. C’est le schéma du poème en prose Extraterritoriales 460 :<br />

El placer y la muerte no tienen atributos. Sus grietas trazan una<br />

esquela amarilla sobre un cielo poblado de vejez que no<br />

comprende nadie. El reloj habla de un nuevo día, del tiempo que<br />

discurre hecho jirones ; el corazón sabe, sin embargo, que nada<br />

nuevo empieza. Hemos sembrado conversaciones informales,<br />

interminables discusiones sin otro norte que nuestro deseo, como<br />

se arroja la semilla sobre los campos al amanecer. Ahora el día<br />

declina y no da frutos, sólo el verdor desvalido con que la lluvia<br />

asume su impaciencia. La gente camina a mi alrededor. Parece<br />

que nada extraño sucediese. Tomo nota, pero evito sacar de ello<br />

alguna conclusión. Olvida que existí, murmura el aire silencioso.<br />

Dans ce poème la voix poématique nous fait part de ses réflexions sur le temps. Dans<br />

un regard désabusé, le moi distingue ainsi le temps officiel des montres d’un temps interne<br />

différent où le poids et l’insignifiance des actes du passé ne résistent pas à l’immuabilité du<br />

pésent. Or la dernière phrase vient rompre brusquement cette réflexion personnelle intérieure :<br />

l’air, que nous rapprochons ici du temps lui-même, intervient directement pour donner un<br />

458<br />

On attendrait effectivement dans une écriture traditionnelle que le poème soit écrit à la première personne du<br />

singulier et non à la troisième.<br />

459<br />

Nous retrouvons donc <strong>chez</strong> Jenaro Talens une conception relativement commune de la poésie qui serait le<br />

discours idéal permettant de dire l’indicible. C’est en ce sens que l’expression paradoxale devient fondamentale.<br />

460<br />

LA, p. 249.<br />

213

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