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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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Enfin, les parallélismes les plus fréquents sont ceux qui se construisent à partir d’une<br />

autre concessive reliant deux actions contradictoires dans un même moment : aunque. Parmi<br />

les exemples qui traversent l’œuvre de Jenaro Talens, nous trouvons ces deux vers extraits du<br />

poème Escribir la parábola :<br />

Oigo su voz, abril es diferente<br />

junto a este mar que es suyo aunque no es suyo 196<br />

La possession est en même temps établie et niée par l’entremise de la concessive,<br />

répétant le schéma du parallélisme fondé sur la concomitance temporelle. Remarquons que si<br />

dans l’exemple cité la subordonnée se construit avec l’indicatif, l’usage de aunque suivi du<br />

subjonctif se rencontre aussi :<br />

(…) un hombre que no existe,<br />

aunque su lengua paladee<br />

a la raíz de lo real. 197<br />

Cet exemple aborde directement le problème de l’être et du non-être, du réel et de la<br />

fiction : les vers présentent un homme à la frontière du réel dans un lieu qui n’existe pas tout<br />

en ayant un pied (ou une langue) dans l’existence. Encore une fois, le parallélisme invite à ne<br />

pas établir de frontière nettement définie entre un état et son contraire, mais au contraire à<br />

prendre en compte la limite où les caractéristiques de l’un se mélangent avec celles de l’autre,<br />

où le flou et la confusion rendent appréhendable un troisième état au-delà de ceux qui<br />

construisent la logique bivalente.<br />

Parce qu’ils contiennent plusieurs types de parallélismes différents en une sorte de<br />

condensé paradoxal, nous terminons ce descriptif par quatre vers issus de Cinco maneras de<br />

acabar Agosto :<br />

196 LA, p. 39.<br />

197 CS, p. 144.<br />

198 LA, p. 67.<br />

Lo que no fui, o he sido, todo perdura en mí.<br />

Una niñez que ya no me recuerda,<br />

aunque yo la recuerde<br />

junto a los altos muros de una ciudad sin muros. 198<br />

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