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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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3.2.1. Paradoxe corrigé<br />

De même qu’il existe métaphore et métaphore corrigée 112 , nous définissons <strong>paradoxe</strong><br />

et <strong>paradoxe</strong> corrigé. Une célèbre citation de Blaise Pascal, « l’homme n’est qu’un roseau, le<br />

plus faible de la nature, mais un roseau pensant » est un exemple de métaphore corrigée. Or<br />

nous trouvons des propositions qui suivent de près ce type d’énoncé, comme par exemple ces<br />

vers extraits de Cómplice del alba :<br />

(…) una muerte que no es muerte<br />

sino fulgor 113 .<br />

<strong>Le</strong> premier vers utilise un procédé de dissociation où un élément A (« una muerte »)<br />

est nié par lui-même, ce que nous traduisons par AA. Mais le second vers vient corriger et<br />

compléter cette dissociation par une nouvelle définition de l’élément A (« una muerte ») qui<br />

n’est plus lui-même mais autre chose, un élément B a priori sans relation apparente<br />

(« fulgor »). Nous nous retrouvons alors face à un procédé d’association A=B (dans cet<br />

exemple « muerte » = « fulgor »). Ce type de <strong>paradoxe</strong> corrigé est relativement fréquent dans<br />

les textes du corpus étudié et semble par bien de égards inviter le lecteur à ne plus établir les<br />

relations habituelles logiques ou traditionnelles entre différents éléments pour en concevoir<br />

d’autres qui créent un nouveau sens, issu d’une nouvelle perception.<br />

3.2.2. <strong>Le</strong> doute<br />

Cette remise en cause de la relation entre un élément avec lui-même ou avec ce que la<br />

logique lui attribue comme équivalent passe encore par un autre procédé moins explicite que<br />

les précédents. Nous l’appelons le doute. En effet, il s’agit de faire douter le lecteur sur ce qui<br />

vient d’être affirmé dans le poème sans donner aucune précision ni explication. Ce doute se<br />

traduit par une brève incise dans le vers qui sous la forme d’une interrogation fait vaciller la<br />

certitude du lecteur sur ce qu’il vient de lire :<br />

- (…) el camino<br />

que fue mi tiempo, ¿el mío ? muy atrás. 114<br />

112<br />

Voir l’étude du groupe µ, et plus particulièrement Rhétorique générale, Paris, Larousse, 1970, pp. 106-112.<br />

113<br />

LA, p. 117.<br />

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