L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

82 CONSTANTIN PORPIIYROGËNÈTE.
fondé pour en faire remonter la composition au règne ou Porphy-
rogénète. Les compilateurs de ce temps, soit pour les ouvrages scien-
tifiques, soit pour les ouvrages d'histoire, procèdent presque tou-
jours de la même manière. Dans les deux livres des Hippiatriques,
comme dans les vingt livres de Géoponiques, etc., on trouve toujours
une série de fragments des auteurs qui ont écrit sur la ma-
tière : et chacun de ces fragments est précédé du nom de son auteur.
Déterminer Tépoque à laquelle fut composé le larpzcv de Théo-
phane Nonnus est encore plus difficile. Les titres que donnent à cet
ouvrage les différents manuscrits, indiquent seulement qu'il fut
adressé à Constantin Porphyrogénète. Or il y eut sur le trône de
Byzance au moins quatre Constantin Porphyrogénète.
La dédicace de l'ouvrage est ainsi conçue :
« Les abrégés que ta
Divinité m'a ordonnés de composer, Autocratôr venu de Dieu, afin
de rassembler les préceptes de la médecine, je les ai composés avec
soin selon ma capacité ». Donc aucune lumière de ce cùté. 11 en est
résulté que les érudits ont vu dans le Constantin Porphyrogénète
dont il est ici question, les uns, comme Lambeccius, René Moreau,
Fabricius, etc., Constantin VII ;
les autres, comme Martius, Constantin
Doucas. Les raisons qu'on donne de part et d'autre n'or;t rien de
convaincant: Bernard, le principal éditeur du lalricon, penche pour
Constantin VII : il fait observer que le médecin de Constantin Dou-
cas est connu, que c'est un nommé Nicétas, mais il admet que cet
Empereur pouvait avoir plusieurs médecins (1). Les doctrines
médicales contenues dans le livre ne peuvent servir à fixer une
époque :
la médecine, dans le moyen âge byzantin, a fait peu de
progrés d'une époque à l'autre. Sans doute, cette compilation en
297 chapitres n'offre pas le caractère des compilations constanti-
niennes :
aucun
nom d'auteur ne précède les div'crs morceaux dont
elle se compose ; ipais il serait possible que des manuscrits posté-
rieurs eussent négligé, comme inutiles, les noms qui auraient été
écrits par les rédacteurs du x*^ siècle. 11 vaut donc mieux se tenir sur
la réserve que d'attribuer sans motif suffisant, la composition du
locrpiy.ov à l'entourage de Constantin.
Il est bon de rappeler que l'idée de rassembler en un seul ou-
vrage des fragments appartenant à différents ouvrages de science
ou de médecine n'était pas nouvelle au x'^ siècle. Oribase n'o-t-il
pas écrit dès le iv*' siècle (325-400), ses collections médicales en
(i) Préface sur Tliéopli. Nonnus, p. XI.