L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES CROATES ET LES SERBES. 4:'l
qui tint en échec toutes les forces de TÂllemagne. Au temps de la
grande puissance des Mnraves, les Empereurs de Byzance n'auraient
pas eu l'audace d'envoyer à un souverain aussi redoutable une
/î7s;v7u-. Même après Trifraiblissement des Moraves, désormais res-
serrés dans l'angle des Carpalhes et des monts de Bohème, les
Byzantins ne pouvaient avoir la prétention d'étendre leur protectorat,
par delà Timmensité de l'Empire hongrois, sur les débris de leur
nation. La Moravie du nord se trouvait complètement en dehors du
cercle de l'influence grecque, soumise au contraire à l'intluence et au
protectorat de l'Allemagne.
La Moravie dont il e^t question dans les Cérémonies était un petit
pays, resserré entre la Serbie et la Bulgarie, qui s'étendait entre
les deux branches de la haute Morava, puis sur les deux rives de la
basse Morava jusqu'à son embouchure dans le Danube. Elle a été
longtemps disputée entre les Grecs, les Bulgares et les Serbes, fîna-
lemeni occupée par ces derniers qui lui ont imposé leur idiome et y
ont même bâti la capitale de leur royaume, Semendria. Mais au temps
de Constantin, elle conservait le nom de Moravie, était habitée par
la race morave, et, comme la grande Moravie des Carpathes, arrosée
par une Morava.
C'est cette petite ou basse Moravie qui eut pour évèque Agathon,
\yy/jw ,Mo)o:/cojv, dont nous trouvons la signature, en 870, au bas des
actes du synode de Photius, entre les signatures de deux évèques
bulgares, celui d'Ochride et celui de Develt ; c'est cette Moravie,
qui" beaucoup plus petite que la Moravie du nord, possédait cepen-
dant plus de cités qu'elle, au dire du géographe bavarois :
trente cités
dans la petite, onze dans la grande (1) ; ce développement plus
considérable de la vie urbaine laisse supposer une civilisation plus
développée.
De l'histoire de ce petit pays au x*^ siècle, nous ne savons presque
rien. Quand la Serbie fut conquise par Siméon, il dut être, au moins
pendant quelque temps, une des provinces de 1 Empire bidgare. Sa
situation topographique de pays de plaine ne lui permettait pas ces
lono-ues résistances qui ont illustré dans la Péninsule tant de pays mon-
taoneux . Après le rétablissement de la Serbie au temps de Lécapène, les
Bulgares durent concéder à la Moravie une certaine mesure d'autono-
mie ; et le gouvernement byzantin était trop habile pour ne pas re -
connaître officiellement son indépendance et ne pas lui accorder son
(1) Sohaf;irick, II, 2H ol suiv.