L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LA VIE DE BAS[LE. 145
tre les deux sources d'informations, et c'est en connaissance de
cause qu'ils ont adopté la version la plus hostile.
Pour faire ressortir l'idée apologétique qui domine la biographie
de Basile par Constantin, nous examinerons la manière dont il a pré-
senlé certains points fort délicats de la vie et du gouvernement de
Basile.
11 courait au moyen âge, sur l'origine de la famille de Basile I*"',
deux traditions différentes. Suivant Tune, elle était de race slave,
suivant l'autre, d'origine arménienne. La première aété a doptée avec
enthoujiiasme par tous les historiens modernes des antiquités sla-
ves (I) :
elle repose sur quelques témoignages arabes. Après la mort de
Michel III, raconte Hamza d'Ispahan, * l'Empire fut transféré à la
race slave. Car Basile le Slave, au temps du khalife Almotazzi, tua
l'Empereur Michel et régna pendant 20 ans (2). >
A l'appui de ce témoignage, on a fait remarquer que la Macé-
doine (3), dont la famille de Basile était originaire, était une province
presque entièrement peuplée de Slaves, que les environs d'Andri-
nople où il était né étaient ]>leins de colons de cette race. La taille
gigantesque que lui attribue son petit-fils, sa force prodigieuse qui
attira d'abord sur lui l'attention des puissants, semblent appartenir
à un homme du Nord.
Ainsi donc, avec Justin I" et Justinien, qui naquirent dans le bourg
slave de Bédériana, aurait commencé pour l'Empire grec la pre-
mière dynastie slave ; Basile P' aurait été le fondateur de la seconde ;
et il serait remarquable que l'époque la plus importante des rapports
de l'Empire avec les nations slaves, au point de vue religieux comme
au point de vue politique, ait coïncidé avec le gouvernement d'une
dynastie slave.
Quoiqu'il en soit, Constantin VII ne fait pas mention de cette gé-
néalogie, peu honorable, semblait-il, pour un Empereur Romain, et
qui faisait remonter son origine à une colonie de prisonniers barba-
res. Suivant lui, les parenls de Basile descendraient de la dynastie
Arsacide d'Arménie, renversée par les Sassanides, et dont le chef
(1) Thunmann, Untersxichunrjen ilber œstliche Vœlker, p. 33^. — Kopitar, GlagoL,
LXXI. — Scliafarick, Skivisc/ie AUprlhïunerj t. II, p. 19 6.
(i) Hamza d'Ispahan, cilé par Reisk, IS'otes sur les Cdrémomes, p. 431. — Elmacin,
Irad. Vaiiier, p. 172,
• Basile... était Esclavon de naissance. • — Maroudi, Prairies
d'or, édit. Meynard, t. II, p. 332, l'appelle « Basile le Slave. »
(3) La Macédoine du moyen-àge, partie de l'ancienne Thrace. VoirTafel, De Provinciis
regni byzantini Epistola critica, p. XIII. — De Urbe Thtssalonica ejusque ayro.
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