L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

RAPPORTS DES ANCIENNES RACES AVEC L'EMPIRE. 259
presqu'île moréote :
l'un d'eux fut expulsé du pays par ses
adversaires (1).
Dans les thèmes d'Asie, nous trouvons sous le règne de Constan-
tin VII deux révoltes importantes. Toutes deux ont pour théâtre des
pays qui n'étaient grecs qu'à moitié.
En 923 (2), Vartan Boilas, stratège de Chaldée, ami personnel
et compatriote de l'Empereur régnant, Romain Lécapène, forma
une conjuration avec deux dynastes de sa province, Adrien, prince
de Sper, et Tadjat ou Tatzates. Ils prirent les armes et s'empa-
rèrent de Païperd ou Barbourd. Ce fut Jean Gourgen qui dompta
les rebelles : le prince de Sper eut les yeux crevés, Tatzates,
retranché dans un manoir de montagne, obtint un traité particu-
lier : il fut gracié, créé manglabite, gardé à vue dans un palais de
Constanlinople et aveuglé quand il essaya de s'enfuir. Quant au
stratège infidèle, il trouva moyen d'intéresser en sa faveur l'Empe-
reur, son compatriote, il fut simplement rasé, enfermé dans un
couvent, et remplacé en Chaldée par Théophile (3).
Un certain Basile, originaire de Macédoine, essaya d'agiter le
thème Opsikion, province de race slave, en se faisant passer pour
Constantin Doucas, tué dans une révolte contre Constantin VII (4).
Il fut arrêté par le turmarque Eléphantinos et livré au Préfet de la
ville, Pétros, qui lui fit couper la main droite. Il s'échappa, se fît
faire une main d'airain, et armé d'un glaive gigantesque, parcou-
rut de nouveau le thème Opsikion et souleva une partie de la popu-
lation. Il s'empara ensuite, dans la province, du fort de Plateea Pétra,
y amassa de grands approvisionnements, en fit un centre d'opérations
pour la dévastation de la province. A la fin, il fut pris par les troupes
impériales et mené à Byzance. Mis à la torture, il essaya d'impliquer
plusieurs personnages haut placés dans le complot. Mais convaincu
de mensonge, il fut brûlé au forum Amastrianum (5).
(1) De Adm. Imp., c. bO, p. 223.
(2) Cette révolte, racontée par tous les historiens byzantins, est la même évidemment
que celle dont Samuel d'An! et Tchamtchian nous ont conservé le souvenir. Pourtant
M. de Murait donne deux dates différentes, 923 et 936, comme s'il s'agissait de deux
réToltes différentes. Essai de Chronog., p. 501 et 509.
.
(3) Cont. sur Léeap., c. 12, p. 404. — Sym., c. 26, p. 734. — Georg., c. 14,
p. 896. — Cédrén., II, 300. — Samuel d'Ani, —Tchamtchian, II, 826.
(4) Voir ci-dessus page 1 i
(3) Cont. sur Léc. c. 33, p. 421.— Sym.. c. 42, p. 743. — Georg., c.44, p. 912. —
Léon, 321. — Cédrén., II, 313. — Sur le Forum ^mas/rianu»», voir Codinus, De Ori-
ginibus, et dans Randuri, t. I, Anonymvi de Antiquitalibus.