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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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356 CONSTANTIN PORPHYROGÉNÈTE.<br />

Mais le plus grave, c'est qu'ils implantèrent une domination étran-<br />

gère <strong>au</strong> cœur des pays slaves. Ils <strong>di</strong>spersèrent les membres de la<br />

grande famille : <strong>au</strong> Sud, ils isolent les Croates, les Serbes, les Bul-<br />

gares ; à rOuest les Carinlhiens, Pannoniens ; <strong>au</strong> Nord et à TEst,<br />

ils contiennent la masse principale. Dès lors, le fait que, sur le<br />

Danube, <strong>au</strong> point de réunion de toutes les races slaves, existait un<br />

K(at magyar, finno-ouralien, inattaquable <strong>au</strong> slavisme par l'énergie<br />

de son caractère national, fut la pierre d'achoppement de toute<br />

grande tentative d'agglomération slave. <strong>L'Empire</strong> d Ottokar <strong>au</strong><br />

xiii'' <strong>siècle</strong> est étouffé entre FAllemagne et la Hongrie ; une forte<br />

barrière se "trouva constituée pour l'avenir contre toute tentative<br />

semblable venue de l'Est ou du Nord.<br />

El, en attendant, quand le débordement hongrois s'arrêta, les<br />

Allemands purent se mettre en toute sécurité à germaniser les Slaves<br />

de l'Ouest ;<br />

Byzance de son côté put se préparer à la grande revanche<br />

contre la Bulgarie isolée et mutilée.<br />

III.<br />

Tel était le service que l'invasion hongroise, provoquée par un<br />

Empereur <strong>grec</strong>, était appelée à rendre à la monarchie byzantine. Ce<br />

service était plus grand qu'on ne voulait l'avouer. La Providence,<br />

nous <strong>di</strong>t Léon VI, envoyait les Magyars « pour que les chrétiens ro-<br />

mains ne fussent pas contraints à tremper leurs mains dans le sang<br />

des chrétiens bulgares. » On n'admettait pas qu'ils eussent s<strong>au</strong>vé<br />

l'Empire : ils ne faisaient que ménager la sensibilité <strong>grec</strong>que, en se<br />

chargeant de cette grosse besogne, o<strong>di</strong>euse et nécessaire : la punition<br />

des Bulgares.<br />

Mais Byzance, dans les premiers temps qui suivirent l'invasion,<br />

lut placée comme le reste de l'Europe sous le coup de la terreur<br />

hongroise. Ce n'était pas sans effroi qu'elle entendait raconter ces<br />

courses immenses à travers l'Europe, jusqu'en Italie, jusqu'en Espa-<br />

gne, jusqu'en France ; des fleuves larges comme le Danube passés<br />

à la nage, des remparts plus forts que ceux de Thrace renversés :<br />

cent mille cavaliers s'abattant presque à l'improviste sur une con-<br />

trée. Plus d'une de ces rumeurs sinistres qui couraient l'Occident<br />

sur les buveurs de sang et les mangeurs d'enfants ( 1) dut jeter l'eflroi<br />

|)armi les cita<strong>di</strong>ns de <strong>Constantin</strong>ople. En même temps que leur ima-<br />

(1) Am. Thierry, Altila, t. Il, p. 2U. — Regino, a, 889. — Ekkeliard, Canus .S\ GalU,<br />

c. 5. — Luitprand, Antapod., Il, 2 : « Ul magis magisque liiiieanlur, inlorfcclorum sese<br />

sanguine polanl. »

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