L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

430 CONSTANTIN PORFHYROGÉNÈTE.
et de 9000 cavaliers (1), mais elle suffisait pour abattre la puissance
des Arabes de Crète, abandonnés à eux-mêmes (2).
Sans parler des nombreuses escadres laissées à la garde de la
Ville, du littoral d'Asie et du littoral d'Europe, envoyées en croisières
ou en mission, en Espagne, en Dalmatie, en Calabre, en Afrique, à
Rhodes, on rassembla 137 bâtiments de toute grandeur.
Sur cette flotte on embarqua la fleur de tous les thèmes d'Europe
et d'Asie ; de beaucoup de thèmes on n'avait pris que les officiers,
les vétérans et les soldats d'élite. Les soldats de marine étaient au
nombre de 9707, dont 029 Russes, 3G8 Talpaches, 700 captifs de
diverses nations, 3000 Mardaites d'Occident, 1512 Cibyrrhéotes et
Mardaïtes d'Orient, etc. Les troupes de terre comptaient 4743 hom-
mes, parmi lesquels figuraient l'élite de la garde impériale, des thèmes
de Macédoine et de Thrace, des Slaves de l'Opsikion, des Arméniens
au total près de 15 mille hommes.
de l'Anatolique et du Thracésien ;
Rien que pour la solde des troupes, on avait dépensé 3706 litrœ^
5 nomismala et 4 mîUarèses (3).
Ajoutez à cela un immense matériel de navigation, de siège et de
campagne, dont on trouve le minutieux détail dans les Cérémonies.
Aux Arabes d'Espagne et aux Arabes d'Afrique, on avait envoyé
l'ostiaire Stéphane et le Protospataire ei A-sccrctis, Jean, avec deux
petites escadres, soil pour les surveiller, soit pour les engager à ne
pas envoyer de secours à leurs odieux coreligionnaires de Crète.
Dans les archives de Tétat-major byzantin, on avait retrouvé le
tracé de l'Itinéraire qui, par le chemin le plus court, menait de
Byzance à la Crète ; en tout 792 milles (4).
A la tête de tout cet armement, fut placé Constantin Gongyle, un de
ceux qui, sous la régence de Zoé, avait eu le plus de part au gouverne-
ment (5). 11 était alors stratège de Samos. Le Continuateur a l'air de
fairegrand cas de ses talents de militaire et d'amiral (6) . Mais on connaît
le caractère officiel de son histoire (7 ) . Léon
(I) Cérém., H, 4i.
('2) Cdrém.j H, /»5.
le Diacre et Cédrénus
(3) 3,870,067 francs 80 centimes de notre monnaie, suivant Dureau de la Malle el Sa
balier, abstraction faite de la valeur relative.
(4) Cérém., i!.i,l. — Tafel, De Provinciis, p. 17.
(y) ^'oir ci-dessns page 13.
(6) Conl sur C. VII, e. 1, p. iSti.
(7) Croirait-t-on (|u'il ne dit pas nn mot de cette défaite, la plus désastreuse du rèitne de
Constantin ? Klle est atlcslée par tous les historiens, Sc^lilzès, Cédrénus. Léon le Diacre,
Zonaras, XVI, 2iJ.