L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

ETHNOGRAPHIE DES THÈMES d'eLI'.OI'E. 219
liopoMs et an Pnisenum Cas/e//«nn,dev.fienl plutôt descendre de trans-
portés que de libres éuii^ranls. Ils détestaient les Grecs, accueillaient
les Allemands comme des libérateurs, et tandis que les populations
orthodoxes s'enfuyaient à. leur approche, ils couraient au devant
d'eux pour leur fournir des provisions ,
ments (1).
des guides et des renseigne-
La présence de colons arméniens sur le sol de l;i ïhracc est d'ail-
leurs attestée par de nombreuses inscriptions (^2).
Les colons dont il a été jusqu'ici question, qu'ils fussent trans-
portés volontairement ou de force, individuellement ou par peuplades
entières, devenaient en tous cas, dans la pleine acception du mot, des
sujets de l'Empire. Mais la population de la Péninsule des Ba'kans se
repeupla aussi par l'émigration de peuplades qui étaient de force à
faire respecter leur indépendance 1" Les uns furent sinon appelés
par l'Empereur lui-même, du moins tolérés et soufferts sur les terres
de l'Empire, et se reconnurent, non pour ses sujets, mais pour ees
vassaux : tels furent les Serbes et les Croates, établis sous Héraclius :
2° Les autres, non appelés, toujours repoussés, ravageant pendant
des siècles la terre qu'ils devaient un jour occuper, se glissèrent dans
l'Empire groupe par groupe, à petit bruit, à la faveur de la solitude
qu'eux-mêmes avaient faite : ce furent ces nombreuses tribus slaves
qu'on trouve partout établies dans la Péninsule, depuis la Mésie jus-
qu'à Lacédémone. Elles furent assujetties les unes par les Bulgares,
les autres par les Byzantins, d'autres se maintinrent longtemps dans
une obscure indépendance; 3*^ Un troisième mode d'immigration, ce
fut l'invasion par grandes masses, en corps de nation, bruyante,
franchement hostile, achetée par des batailles, aboutissant à la fon-
dation d'un Empire ennemi de l'Empire sur les terres romaines:
telle fut l'invasion des Bulgares. L'immigration slave, sous cette triple
forme, fut la source la plus abondante dans ce repeuplement de la
Péninsule.
Nous n'avons pas à nous occuper que des guerres des Avares
contre l'Empire, guerres qui permirent aux Slaves de s'établir sur
le territoire romain. Elles ont été racontées par un maître (3).
L'époque à laquelle le Péloponnèse fut conquis par les Slaves ou
(1) Nicélas Chûiiiate, sur Isaac I l'Ange, p. 327 et 334.
(2) Je dois ce renseignement à M. Albert Dumont, dont le récent vovage dans la Thrace
nous donnera des lumières nouvelles sur l'histoire, l'archéologie et la géographie de ce pays.
[Zj M. Amédée Thierry, AllUa et ses successeui's.