L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

(le Constantin :
LES HONGROIS. 353
« Les huit thèmes se divisent en 40 régions, qui ont
chacune à leur tète un chef de second rang (1). »
Il résultait de celte organisation que, sauf dans les grandes occa-
sions, où la confédération tout entière se trouvait en péril, chacune
des huit nations reprenait pour son compte Texercice du droit de
guerre. Chacun des princes courait en son propre nom les aventu-
res. Même pour la conquête de la grande Moravie et des possessions
bulgares au nord du Danube, on voit à l'œuvre, non pas une seule
armée, mais huit armées lancées dans des directions opposées; elles
sont surveillées, il est vrai, par Ârpad, auquel on renvoie les pro-
positions de Tennemi; elles sont réunies, soutenues par lui dés que
le danger devient plus grand, dès que Siméon, par exemple, passe'
le Danube pour leur livrer bataille {'2). Cette liberté d'action des généraux
est encore plus frappante dans les courses à travers TEurope
qui suivirent l'établissement des Hongrois : comment expliquer autre-
ment qu'on les trouve à la fois, à Hamborg, en Bulgarie, dans l'Em-
pire grec, en Italie, en Croatie, au cœur de l'Allemagne ?
Cette organisation si lâche du faisceau fédéral contribuai ongtemps à
rendre les Hongrois encore plus redoutables. Non-seulementleurlégère
cavalerie, sans infanterie et sans bagages, se transportait avec une
rapidité merveilleuse d'un bout à l'autre de l'Europe, tombant tout à
coup sur les points mêmes où elle était le moins attendue, dispa-
raissant avant que les milices du pays se fussent rassemblées; mais
leurs guerres ne subissaient même pas l'entrave d'une délibération
nationale. La multiplicité des chefs multipliaient les expéditions ;
c'était , au lieu d'une guerre, sept ou huit guerres, sept ou huit
contrées ravagées simultanément. Une direction unique eût fait
porter tout l'effort sur un point ; le reste du monde eût respiré.
Mais la terreur magyare était partout à la fois. C'était bien de la
Hongrie qu'on pouvait dire que la pointe de son glaive était par-
tout ; mais où était la poignée ? Â