L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES ARABES D'ORIENT. 419
les Fatimites dans l'Egypte et la Syrie méridionale ; d'aulres chefs dans
les diverses régivms de l'Arabie. Depuis l'avènement des Ommïades
de Cordouc, il n'y avait plus d'Espagne pour le Khalife (1).
Bagdad, la capitale de 1 Empire, se trouvait resserrée entre quatre
principautés indépendantes :
celle des Baridjites dans le Khusistan,
celle des Bouïdes dans le Farsistan, celle des Hamadanides dans la
Syrie et la Mésopotamie, celle des Karmates qui, du Bahreïn et de
rimamah, poussaient leurs ravages jusqu'aux portes de la capitale.
L'anarchie politique se compliquait du schisme religieux : les Ali-
des, les Messies se montraient partout, préchant le démembrement
de l'Empire et le renversement de la dynastie.
Le Khalife n'était plus reconnu que dans Bagdad et dans sa ban-
lieue. Et encore dans sa propre capitale, il avait des maîtres : trois
hordes barbares, différentes de croyances et d'origine, les Syriens
hamadanides, les Turcs , les Délémites, se disputaient le pouvoir
les armes à la main, tour à tour portaient leurs chefs au vizirat ou à
V émirat alumara, tour à tour se rendaient maîtres de la capitale et
de la personne du Khahfe.
Au moment où le respect pour la vie du souverain, la vénération
pour la dynastie établie prenait plus d'empire sur l'esprit des Grecs,
au moment où l'affermissement du principe de légitimité devenait
un des agents de la renaissance byzantine, la personne du Khalife,
du vicaire de Dieu et du successeur du Prophète, cessait d'être res-
pectée chez les Musulmans.
Six Khalifes furent contemporains du Porphyrogénéte :
Muktadir,
Kahir, Radhî, Muttaki, Mustakh, Muti'lillahi. Le lettré Radhi, qui par
ses goûts studieux rappelle notre Constantin (2), fut le seul des six
qui mourut sur le irône : tous les autres furent tués en bataille,
étranglés en prison ou aveuglés.
C'est dans telles circonstances que sous Lécapène la lutte recommença
entre l'Empire arabe et l'Empire grec. De vaillants généraux,
de part et d'autre, parurent à la tète des armées. Chez les Arabes,
le brave et ambiiieux eunuque (3) Munis, plus illustre encore dans
les guerres civiles du Khalîfat que dans la guerre sainte contre l'in-
fidèle ; les deux Hamadanides, Nassir, émir de Mossoul et Seiff,
émir d'Alep ; le fameux amiral Thulm ; le renégat Léon de Tripoli,
destructeur de Thessalonique et vainqueur d'IIimérius, le Barbe-
Ci) Weii, il, 66^2. — Elniacin, Irad. Vattier, Paris, 1657, 4o, p. 213.— Al.oulféda.
(•i) Elmacin, Irad. Vallier, p. 216, cite des vers de Hadlii.
(3) Abouiféda, II, 325 Hpassim.