L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DES BYZANTINS. 305
remplis à leur égard. Pendant leur séjour dans TEnnpire, le tré-
sor impérial se chargeait de toutes leurs 'dépenses et de celles de
leur suite, quelque nombreuse qu'elle fût. Un bureau spécial, appelé
le bureau des barbares , iv.o'mvj ~w êapcopcoy, était chargé de subvenir
à tous les frais (1). Après la première entrevue avec FEm-
pereur, qui se bornait à une muette et fastueuse réception et à des
formules de politesse échangées par l'intermédiaire du Logothète (2),
l'Empereur leur accordait d'autres entrevues, s'y montrait plein d'affa-
bilité et de courtoisie. Le cérémonial lui permettait alors d'entretenir
l'ambassadeur aussi souvent et de telle façon qu'il le désirerait (3).
On ne négligeait rien pour honorer la nation ou le prince étranger
en la personne de son ambassadeur. Des officiers impériaux avaient
mission de leur faire les honneurs de la capitale. On leur faisait
admirer les splendeurs monumentales de Sainte-Sophie et les magni-
ficences de la liturgie orthodoxe ; on leur ouvrait les trésors des
églises, on exposait à leur vénération les plus précieuses reliques de
la ville la plus riche en rehques qui fût au monde : la verge de Moïse,
la vraie croix, le maphorium de la Vierge, etc. (4). Les musulmans
eux-mêmes n'étaient point privés de la contemplation des choses
saintes (5) ; quant aux païens, les habiles explications qui accompagnaient
ces pieuses exhibitions étaient souvent un commencement
de propagande (6).
Les ambassadeurs étrangers avaient leur place marquée dans toutes
les solennités (7). Les Cérémonies nous montrent Constantin VII don-
nant une fête dans l'Hippodrome en l'honneur des envoyés arabes (8),
et les historiens nous montrent Justinien présidant, avec l'ambassa-
deur de Perse, à une course de chars (9).
difficile, en leur assurant qu'il n'y en a pas de meilleure pour arriver à la capitale. On les
fait assister à d'interminables revues de troupes romaines, où les mêmes troupes reparais-
sent souvent avec des armes et des enseignes différentes. L'Empereur et ses courtisans
s'étudient à se donner un air belliqueux et féroce, etc.
(1) Luitpr., Legatio. — Eoccerpta Legationum, p. G. — Cérém., I, 89, p. 400 et suiv.
(2) Cérém., II, 47,— Luitpr., Antapodosis, 1, VI. — Cérem., II, 13, réception d'Olga.
(3) Cérém., I, 90, p. 409. — Luitpr., Antapod., 1. VI.
(4) Ms. Colbert sur le voyage des Russes à C. P., dans les notes de Banduri sur le De
Adm. Imp,^ p. 3>;7. _ Cont. sur C. Porph., c. 9, p. 402, réception du Curopalale d'Ibérie
sousC. VII.
(5) Cérém., II, lo, p. 391, réception des ambassadeurs arabes en 936.
(6) Soloviev, Tsloria Rossii, t. I, p. 127.
(7) Cérém., I, 94, p. 431.
(8) Ibid., II, IS, p. 588 et suiv.
(9) Malalas, p. 488. — ïbéopli., a. 6048, p. 336.
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