L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

ETHNOGRAPHIE DES THÈMES D'EUROPE. 231
Les deux grands cantonnements de la race valaque sont, au nord,
la chaine du Balkan , au midi , la cliaine du Pinde. Le grand éclat
de celte race date du xn" et du xm'^ siècle, lorsque, au nord, ils
donnèrent leur nom au troisième empire bulgare, et qu'au sud, ils
fondèrent le despotat de la grande Vlachie.
Mais le nom des Yalaques, pas plus que celui des Albanais illyriens,
ne se rencontre dans les écrits du Porphyrogcnète. Il est inconnu
des écrivains antérieurs à ce prince comme de ses contemporains.
L'existence politique aussi bien qu'historique de ces deux peuples
n'est pas encore commencée au x^ siècle. Nous les laisserons pour
passer aux populations de race grecque.
Quand nous parlons ici des Grecs , nous n'avons point la prétention
de retrouver en Thrace, Macédoine, Hellade, Péloponnèse, même
avant toute invasion septentrionale, la pure descendance des quatre
tribus hellènes qui, quatorze siècles avant J.-C, envahirent la Pé-
ninsule. Dès le !•"" siècle de l'ère chrétienne, comme nous le voyons
par les bustes des Cosmeles, le type grec était singulièrement altéré.
Môme dans l'Attique, l'extension du droit de cité, sous l'Empire ro-
main, avait eu pour effet de confondre avec les véritables Athéniens
les innombrables Métèques syriens, phéniciens, égyptiens, etc., qui
s'étaient établis dans leur ville.
Mais par ce mot de Grecs , nous entendons toutes les nationalités
de la Péninsule qui, avant le iv'' siècle de l'ère chrétienne, sous la
prédominance croissante de la race et de la langue hellénique, s'étaient
laisser gréciser. Thraces, Macédoniens, Illyriens, légionnaires bar-
bares de Gaule et de Germanie, colons romains de Patras, Corinthe,
Nicopolis et Constantinople, tout ce qui parle la langue, désormais
ofiicielle, de Byzance, est grec pour nous. Nous ne distinguons pas
entre Hellènes et hellénisés.
Dorrc, au moyen-âge, une bonne partie de la race grecque, refou-
lée dans les montagnes de l'intérieur, disparait un moment de l'his-
toire, sans disparaître du sol hellénique. Retranchée sur les hau-
teurs, elle se maintient pendant des siècles dans une liberté ignorée ;
ou, non moins obscurément, fusionnée avec les nouveaux venus,
elle contribue à cette rapide altération de la nationalité slave qui
perdit ses dieux, sa langue, ses mœurs, et ne garda de son ancienne
idiome que quelques noms de villes, de fleuves ou de montagnes.
Il est difficile d'établir une proportion entre l'ancienne race et la
nouvelle. Les envahisseurs s'absorbèrent à la fin dans le peuple
vaincu, comme en Gaule les Germains, en Neustrie les Scandinaves,