L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

366 CONSTANTIN PORPHYROGÉNÈTE.
ractes du Dnieper, le nom Scandinave et le nom slave, avec Téty-
mologie ou la traduction en grec (1).
3" Sur l'état politique de la Slavie russe. On voit par les Cérémo-
nies que les Byzantins se rendaient compte de cette organisation si
différente de l'organisation byzantine, la féodalité Scandinave. Lors
de la réception d'Olga , Constantin fît des présents non-seulement à
la Grande Princesse, mais aux députés {Apocrisiarii) que chacun des
dynastes varègues avait envoyés ou accrédités à Byzance en son
propre nom (2). C'est ainsi que dans les traités avec Oleg et Igor,
rapportés par Nestor, on trouve la signature des envoyés « de toutes
les principautés et de tous les peuples de la Russie, » stipulant chacun
au nom du prince ou de la princesse dont ils avaient reçu leur mandat.
Dans le traité avec Igor, outre les apocrisiaires particuliers du
prince Igor et de la princesse Olga, on trouve le nom des députés
ou apocrisiaires de vingt-deux princes varègues (3) ; or, c'est précisément
le nombre que nous donne les Cérémonies (4). Le nombre
des états formant la confédération ou l'empire varègue n'avait donc
pas changé depuis le traité de 945, jusqu'à la visite qu'Olga, vers
957, fit à Constantin Porphyrogénète.
Constantin connaît le secret du gouvernement barbare des Varè-
gues, de cette tyrannique oligarchie militaire qui s'est superposée à
l'antique anarchie slave. Ils ne maintenaient que parla terreur cet
ordre étrange que, suivant Nestor, Karamsin et la plupart des his-
toriens nationaux, les hommes du Nord étaient venus apporter au
milieu des luttes sanglantes des tribus. S'its donnaient à la Slavie la
paix romaine, leur système d'administration ne rappelait en rien
celui de FEmpire romain. Quand le prince varègue voulait lever
l'impôt, il se mettait à la tête d'une petite armée Scandinave et fai-
sait la tournée des peuples tributaires. S'il se sentait en force, il
se laissait aller à percevoir deux fois le tribut : mal lui en prenait
quelquefois : témoin le prince Igor, assasiné par les Drevlianes dans
une de ses tournées de perception (5). Or, Constantin nous montre
(1) Voir l'explicalion el l'élyniologie de ces mots slaves ou Scandinaves dans Scliafariek,
11, 146. — De Murait, Essai de C/n-unoc/., p. 522.
(2) Cérém. II, 13, p. 595.
(3) Nestor, a. C453, — en l'un 'JiH, suivant Urbcn, p. 32.
(i) Cérém. II, 48, p. 598.
(5) Nestor; a. G453. — c. 33 du texte de Miklositli. — Les Grecs du x° siècle
avaient queli|ues notions vajjues sur cette catastrophe : Ziniiscès en Rulgarie (970),
rappelle à Sviutoslav que son père Igor est mort dans une guerre injuste contre « les Ger-
mains » et (ju'il a été écurlilé au nioven de deux arbres. Léo Diac. VI. H, p. 100.