L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES CROATES ET LES SERBES. 459
Chrobalic des Carpathes, où était pourtant resté le gros de la nation,
était loin dèlre aussi prospère que la Chrobalie iJlyrienne (1).
Les habitants de la Serbie et de la Croatie n'étaient pas tous des
émigrés des Carpathes. Avant l'invasion serbo-croate, il y avait
dans rillyricum des descendants des vieilles races, des colons d'ori-
gine slave, desValaques(5). C'est dans ces catégories d'habitants que
durent se recruter les serfs des campagnes, dont le travail nourris-
sait les guerriers, et dont les rois croates faisaient aux églises des
donations comprenant les hommes et les terres. On donruiil un
certain nombre de serfs avec leurs femmes : « N. et N. cnm suis
feminis (3). » Dans les incursions des Slaves sur les terres byzan-
tines, il y eut une nouvelle source pour le servage illyrien (-4).
Les Slaves avaient en outre rencontré dans les régions de l'Adria-
tique les débris des nations conquérantes : des (joths (5), des Avnrs :
Constantin assure que ces derniers étaient encore très reconnaissables
au miheu des populations slaves (0).
La vie urbaine fut d'aborU très-peu développée en Croatie et en
Serbie. Les Slaves, dans lintôrieur des terres, détruisirent beau-
coup de cités qui ne furent point rebâties (7). Constantin VU nous
montre dans les iles d'illyrie toutes les anciennes villes ruinées et
désertes. Des marais se formaient dans les iles dépeuplées ; des
pâturages et de grands troupeaux de chevaux recouvraient le sol
autrefois cultivé (8).
La difficulté même que l'on éprouve à retrouver l'emplacement
des localités slaves citées par le Porphyrogénète ou par le Prêtre
de Dioclée prouve bien que ces prétendues villes ressemblaient fort
peu aux indestructibles cités de l'antiquité grecque ou romaine :
c'étaient plutôt de grands villages aux habitations dispersées (9) :
des amas des huttes, et non des cités.
(1) De Adm. Imp., c. 31, p. loi.
(2) Lucius, VL 3, p. 281.
(3) Dans Lucius, il, 2, p. 62.
(4) Le pape Jean IV fui obligé de racheter des prisonniers. Anasl. Dibl. — Voir aussi
Thom. Arcbid., c. 10, p. 319, el De Adm. Imp., c. 30, p. 146.
(5) Slritlcr, I, i48. — Schaf., Il, 238.
(6) De Adm. Imp.,c. 30, p. \ii.
(7) Thom. Archid., c. 7-10, p. 316-319.
(8) De Adm. Imp., c. 29, p. liO ; c. 30, p. 140. Pourtant la Trébinie (el probablement
les autres étals illyriens), avait des forteresses, c. 34, p 161.
(9) « Habitant autem incondila quœdam tuguria, et longo ab inviccm intervaiio, et sin-
guli domicilii locum, ui sœpe fil, mutant. • Procope, Golli, 1. 111.