L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DES BYZ\NTINS. 307
fortes, ses arsenaux (1), ses galères, son feu grégeois ('2), toute son
organisation matérielle de la guerre, n'avaient rien d'analogue chez
les barbare?. Les soldats byzantins, recrutés parmi les plus belliqueux
des Grecs et des Barbares, avaient, sur toute sorte d'ennemis, la supé-
riorité de la tactique et de l'armement. Ils étaient plus braves qu'on
ne le croit généralement :
ils savaient se battre sans compter sur la
victoire. Sans cesse l'invasion leur amenait, avec de nouveaux peuples,
une nouvelle manière de combattre et de nouveaux sujets de terreur :
ils ne refusèrent jamais le combat. Sous un Héraclius ou un Zimiscès,
ils avaient de l'enthousiasme :
résigner et faire leur devoir.
sous
un Léon VI, ils savaient se
La force numérique des armées byzantines, au x* siècle, n'était
point méprisable :
Ibn
Khordadbeh l'évaluait à 1^0,000 hommes (3).
Léon VII avait réuni contre la Crète 100 tfromons montés chacun
par 300 hommes et 75 pnmphijles montés chacun par 130 ou 100
hommes (4). Y avait-il alors un état chrétien ou musulman qui pût
réunir une flotte aussi nombreuse ?
Passons à l'étude des relations de Byzance avec les divers peuples
voisins: voyons à l'œuvre sa diplomatie, ses missionnaires, ses flottes,
ses légions.
(1) Cérém., II, 44 et 4y, sur le matériel des expéditions de Crète.
(2) Ludovic Lalanne, Essai sur le feu grégeois et sur l'introduction de la poudre à
canon en Europe. Paris, 1841. — Reinaud et Favé, Du feu grégeois, des feux de guerre,
etc. — Biblioth. de l'Ecole des Chartes, t. VJ^ p. 46o, t. VIII, p. 338, 427 et suiv,
(Polémique entre MM. Lalanne et Reinaud).
(3) Cérém., II, 44.
(4) Ibn Khordadbeh, p. 480 chiffres contemporains sur la force de quelques expédi-
tions. — Micliel m, en 859, réunissait 45,000 Lomnies contre les Arabes d'Orient qui, à
la même époque, mettaient eux-mêmes tantôt 30,000 hommes, tantôt 40,000 sur pied:
Cédrén., II, 162-163. — Léon VI, en 902, envoie 34,000 hommes et Constantin VU, m
949, environ 15,000 hommes contre la Crète : Cérém., II, 44 et 4.o. — Zim'scès, en 972,
contre les Russes et les Bulgares, avait, rien que de troupes d'élite, 28 à 29,000 hom-
mes : Léo Diac, VIII, 4, p. 1 32. — Alexis, contre les Normands, 70,000 hommes (chiffre
peu certain, autorité italienne, Malatcrra). — En 904, suivant les Arabes, une armée bjzaniine
de 100,000 hommes aurait envahi l'Asie : Ibn Athir, dans Weil, II, 531. — Même chiffre de
100,000 hommes dans iNeslor, pour l'armée de Zimiscès, en 972. Les sources étrangères
sont toujours exagérées.
Suivant la Tactique des deux Constantins, u.n thème fournissait 4,000 hommes d'élite ;
neuf thèmes d'Orient seulement fournissaient un contingent total de 36,000 hommes d'élite,
sans compter les troupes de moindre qualité. Tactique, p. 1402. Les thèmes d'Occident
pouvaient sans doute en fournir autant.