L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

500 CONSTANTIN PORPHYROGENETE.
par ses princes ;
Àschod avait obtenu qu'on n'envoyât plus d''osdigan
ou gouverneur arabe dans l'Arménie. Les Pagratides, enrichis et
agrandis par la ruine de toutes les familles arméniennes, investis
d'une autorité supérieure sur tous les autres princes, devaient ré-
pondre au Khalife de la sécurité du pays.
Cette demi indépendance ne donnait à l'Arménie qu'une médiocre
sécurité. Les stratèges grecs et les émirs jetaient sur ses provin-
ces des regards de convoitise.
L'Empire arabe s'affaiblissait: les émirs étaient, en fait, indépen-
dants. Sans l'ordre du Khalife, ils pouvaient attaquer pour leur pro-
pre compte les princes arméniens ; mais, sans que le Khalife le prît
en mauvaise part, les princes arméniens pouvaient s'agrandir aux
dépens de leurs voisins musulmans, comme tît Aschod en 8G1 ,
quand
il dépouilla l'émir de Dchahah de ses états, comme lit le prince
du Vaspouracan quand il enleva à d'autres émirs les villes de lier et
de Zaravant (1), comme fit le roi Sempad, en 890, quand il attaqua
le puissant gouverneur de Syrie, AchmedC^). Souvent c'était le Khalife
lui-même qui invoquait leur appui contre un osdigan ou un émir rebelle,
qui priait les surveillés de chasser leur surveillant : ainsi, lors de la
révolte de l'osdigan Youssouf, le Khalife réclama contre lui le secours
des Pagratides (3).
A l'avènement de Basile P'', l'Arménie dut compter de nou-
veau avec l'Empire grec. Aschod V se serait fort bien accommodé
du rôle de satrape de l'Arménie, sous l'autorité peu pesante
du Khalife ; il pouvait se croire assez fort pour n'avoir pas besoin
d'allié contre l'osdigan de l'Adzerbaïdjan, qui se trouvait en somme
le plus dangereux de ses ennemis. Mais le retentissement des armes by-
zantines se faisait entendre dans toutes les contrées au midi du Cau-
case : Téphrice, une ville presque arménienne, était tombée au
pouvoir de Basile ; Mélitène, Samosate, Germanikia, avaient vu leurs
territoires ravagés, et les légionnaires grecs avaient reparu sur la rive
gauche de l'Euphrate. L'investiture de la royauté arménienne parle
Khalife ne suffisait plus ; il était prudent de chercher une nouvelle con-
sécration à Byzancc. Le Prince des princes venait de recevoir du
Khalife Motamed le titre de roi : il s'adressa également à Basile I'''
pour obtenir la confirmation de sa royauté. 11 conclut avec lui
{{) .Ican Calli., c. 18, p. 126.
(2) .Ican CatI)., c. '29, p. JG-2.
(3) Ji'aii Calli.,