L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

458 CONSTANTIN PORPIIYROGÉNÈTE.
onze .1), c'esl-à-dire, à elle seule, presque autant que la Croatie
tout entière.
Non-seulement il y avait insubordination des petits états serbes aux
grands états, mais dans chacune des parties de la Serbie des guerres
civiles terribles. Constantin VU nous a raconté celles de la grande
Serbie ; le Prêtre de Dioclée, celles de la Serbie maritime. Le fléau,
c'est que toutes ces familles princières étaient extrêmement nom-
breuses ; chaque prince avait toujours, dans le nord, trois ou quatre
fils, dans le sud, sept ou huit. Au total, dans chaque état, un nom-
breux personnel de prétendants, dont la moitié était occupée à pros-
crire les autres, et où les étrangers, Bulgares, Byzantins ou Véni-
tiens, n'avaient qu'à choisir des candidats pour inquiéter le posses-
seur du trône.
Entre la Croatie, dont le territoire était plus compacte et la royauté
mieux affermie, et ce grand corps de la Serbie, qui n'avait pas en-
core trouvé son centre, la supériorité de puissance politique et de
civilisation devait appartenir évidemment à la première, Mieux (|ue
la Serbie, elle résista à l'invasion bulgare, puis à la conquête byzan-
tine mieux que la Serbie, elle conserva le dépôt du christianisme :
;
elle ne partagea point sa rechute dans le paganisme dans l'intervalle
des deux règnes d'IIéraclius et Basile I*" ; mieux que la Serbie, elle
évita le danger des guerres civiles. Plus voisine d'ailleurs de la mer
et des peuples policés, c'est elle qui, au x" siècle, est à la tête de la
civilisation slavo-illyrienne.
Constantin nous a donné une idée des forces militaires de la Cro-
atie au X" siècle. 11 lui attribue la faculté de lever une armée de
100,000 fantassins et (iO,000 cavaliers. Sa flotte, avant les gueires
civiles qui suivirent l'extinction des Porinides, se montait à 80 sn-
(jmes, capables de contenir chacune ^lO hommes, à cent cou-
dures (2), montées par dix ou vingt hommes (3).
Cela suppose une population de seize cent mille à deux millions
d'habitants.
Sur la Serbie, nous n'avons aucun élément d'évaluation. Au reste,
rétablissement des populations slaves, dans les régions danubiennes,
relativement plus tranquilles et moins ravagées que leurs patries
d'origine, profitait singulièrement à leur développement. La grande
(1) PresbyliT Dioclcas, n" 12, p. 293.
(2) Do Murall. /vv.w/ de (Ihroiiinir. Iuji.-, p. 408 :
expressions.
(3) De A(hn. Inip., c 31, p. I.'il.
une bizarre méprise sur ces deux