L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

298 CONSTAxXTIN PORPHYROGKNIiTH:.
Le « Maitre suprême de Flndo » c'était sans doute, ou celui que les
Arabes appellent « le Balhara, roi des rois (1),
» dominateur de l'Inde
orientale (depuis le Malvah jusqu'à Textrémité du Malabar), ou le
représentant de la dynastie des Pàlas, dominateur de THindoustan
septentrional (2).
Les Pâlas, en effet, qui, depuis le ix^ siècle, c'est-à-dire depuis
l'époque de Basile P'', n'avaient cessé de s'agrandir par des con-
quêtes, ne furent renversés qu'au xi® siècle par les Ràsbtrakutas.
Ainsi la Grèce chrétienne se trouvait en rapport direct avec l'Inde
boudhiste et brahmanique.
La domination des Pâlas, qui s'étendait par delà l'Himalaya jus-
qu'au Thibet et au Boutan, mettait en communication indirecte,
l'Empire bjzantin et l'Empire chinois. Les États du Balhara mettaient
également les deux Empires en communication par la voie mari-
time.
Sur les relations diplomatiques entre la dynastie de Basile et les
grandes dynasties de l'Hindoiistan, nous avons, outre ce témoignage
des Cérémonies, celui du biographe de Constantin VIL II nous raconte
que ce prince, le jour des Brumalia, distribua, suivant la coutume (3),
des présents à ses courtisans (4)
: « Il leur donna aussi des bois odo-
rants de l'Inde, que l'on voyait et dont on entendait parler pour la
première fois, j C'étaient sans doute des présents du « Maitre
souverain de l'Inde », c'est-à-dire du « Balhara, roi des rois > ou
du Pâla de Delhy.
Mais en négligeant ces obscures relations avec des peuples si
éloignés, on verra que Finfluence byzantine s'étendait au x^ siècle
jusqu'au fond du Caucase et de l'Arménie ,
monde occidental.
jusqu'aux extrémités du
(1) Ibn Khordadbel), p. '257 e( 289. — Edrisi, édit. Jaubort, t. I, p. IGO, 172 et suiv.
— Macoudj, édit. Barbier dfi Meynard, t. I, p. 176. — Il y avait un troisième prince à qui
Ibn Haoukal ellslakri, mais eux seuls, accordent la prépondérance sur les autres : celui
de Canoge, sur le (iange. Reinaud, i\Jém. sur l'/ndcj p. 241.
Erscii et Grubcr, Encyclopœdic , v" Indien. — Art. Baudry dans VEncyclmitdit'
(2)
moderne. — Reinaud, Mém. f/éo;/., /(/s/, et ment, sur l'Inde, (intérieurement au milieu
du \i^ siècle de l'ère chrétienne, d'après les écrivains arabes, persans et cliinois, dans les
Mémoires de l'Acnd, des Insrr., t. XVIII (1849). — Les souverains l'àias du x"^ .«•lècle
furent Kallar, Samanda, Kamaleva, Bhima et Djaya-Pâla, qui régna vers 977 : Heinaud,
Mein. sur l'Indp, p. 211. Plusieurs de ces princes furent contemporains et probablement
des correspondants de Gonsianlin VU.
(3) Cérémonies, II, 18, 52, in fini-, 53, tuHio.
(4) Conl. sur G. V|i, c. 35, p. -iîi?. — Une lettre de Synicon Mélaphraste fait aussi
allusion à ces bois odorants, dans (!ombefis. N'ojr ci-dessus, p. 100.