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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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428 CONSTANTIN l'ORPHYROGÉNÈTE.<br />

Cyclades, maîtresse de Naxos. qu'elle avait forcée <strong>au</strong> tribut (1),<br />

envoyait des corsaires jusqu'<strong>au</strong> fond de la mer Egée. Son port était<br />

devenu le rendez-vous et le repaire de tous les forbans, le grand<br />

entrepôt de la piraterie musulmane. Grâce à elle, Tarse, Tripoli do<br />

Syrie, l'Egypte, la Sicile, rArri(iue musulmanes, se trouvaient rappro-<br />

chées. II n y avait plus de mer Egée, plus de Mé<strong>di</strong>terranée <strong>grec</strong>ques.<br />

Jean Caméniate, qui fit le voyage de Crète, bien à contre-cœur, et<br />

qui, après la prise de Thessalonique, fut transporté à fond de cale,<br />

de Thessalonique à Chandax , de Chandax à Tripoli de Syrie, de<br />

Tripoli à Tarse, nous fait un sinistre table<strong>au</strong> de ces nids de pira-<br />

tes, de ces petites Algers du x'' <strong>siècle</strong>, où tout le monde vivait de la<br />

traite des hommes et du pillage des villes ou des vaisse<strong>au</strong>x, où ceux<br />

qui ne pouvaient pas être corsaires se faisaient receleurs et marchands<br />

d'esclaves.<br />

Une effroN able complicité s'était étabUe entre ces villes : les rôles<br />

s'étaient partagés. La Crète, trop exposée <strong>au</strong>x colères byzantines, se<br />

modérait parfois ; lors de la prise de Thessalonique, sous la menace<br />

d'un débarquement, elle n'avait osé prendre part à l'expé<strong>di</strong>tion ;<br />

mais elle recela le butin, elle acheta les esclaves, elle ravitailla les<br />

corsaires, elle reçut sa part de la dépouille. Au contraire, Tripoli<br />

avec Léon, Tarse avec Thulm, se chargeaient des grandes entreprises<br />

de guerre et de <strong>di</strong>plomatie :<br />

Tripoli pillait les villes <strong>grec</strong>ques, la Crète,<br />

débitait les esclaves. Tarse les échangeait à l'Empereur.<br />

Le jour où la flotte de Léon le Tripolitain , après le sac de Thes-<br />

salonique, apparut en vue de la Crète et, par un affreux concert de<br />

hurlements et de c\ mbales, annonça la grande victoire <strong>au</strong>x Arabes<br />

de Chandax, les marchands d'esclaves et les revendeurs de la Crète<br />

eurent un attrayant spectacle sous les yeux. Toutes les dépouilles<br />

de la mer Egée, toutes les richesses de Thessalonique furent étalées<br />

sur leurs quais, par grands tas séparés, pour ne pas confondre ce<br />

qui revenait à chaque pirate. Vingt-deux mille captifs y furent débar-<br />

qués, les bras liés <strong>au</strong> corps. « Pas un, s<strong>au</strong>f les prisonniers qu'on<br />

destinait à l'échange, n'avait un poil de barbe <strong>au</strong> menton, et de tant<br />

de milliers de femmes, pas une qui ne fût jeune. » Ce qu'on avait<br />

fait des vieux et des vieilles, Jean Caméniate ne le savait que trop.<br />

On n'avait voulu apporter en Crète que la Heur des captifs ; les<br />

cgorgeurs avaient trié cette marchan<strong>di</strong>se humaine pour les Ic-<br />

noncs.<br />

(I) Jeun Caméniale, De Erci<strong>di</strong>o ThesxaL, c. 70, p. 583.

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