L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LA VIE DE /{ASILE. 157
clergé, en racontant son mépris des choses saintes, en montrant
qu'après avoir épuisé le trésor, il ne lui restait plus qu'à piller les
églises et les couvents (1); odieux aux riches, en le montrant
appauvri par ses désordres et sur le chemin des proscriptions et des
confiscations (2) ;
odieux aux citoyens qui avaient à creur la grandeur
de l'Empire et du nom chrétien, en rappelant les Dalmates abandon-
nés par lui, livrés aux Musulmans (3) ; odieux aux contribuables
de toutes classes, en parlant des 970 Cenlenoria (4) qu'il a dissi-
pés, de l'orfèvrerie des palais impériaux qu'il a fait fondre, des cent
llirae qu'il donnait à un cocher, des cinquante litrae dont il récom-
pensait une sale plaisanterie (5).
Après l'appel à la conscience publique, l'appel aux intérêts mena-
cés : la condamnation du gouvernement par la discussion du budget ;
des procédés d'attaque qu'on pourrait croire tout modernes ; une
diatribe financière à la Cormenin alternant avec les imprécations
d'un dévot de Byzance ; et il termine ainsi ce sombre tableau du
règne de Michel : « Quand on aurait un cœur de rocher, com-
ment ne pas s'indigner, ne pas s'enflammer de colère, ne pas ven-
ger tant d'innocents mis à mort Ce ne serait point indulgence
et longanimité, ce serait imbécillité et stupidité (6). »
Quant à Basile, quelle reconnaissance devait-il à Michel ? Et ici
se dévoile l'habile manœuvre de l'apologiste. Nous voyons où il
voulait en venir avec tous ses présages. Basile ne doit rien à Michel,
mais tout à la Providence qui l'avait choisi pour le trône, qui, bien
avant que Michel le fit César, lui avait donné l'onction royale, y-t/y-^-
u.iyrjy zu zy.'zùiy. (7). Aussi, après sa proclamation, c'est au Christ
([u'il adressera ses remerciements :