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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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314 CONSTANTIN PORPHYROGÉNÈTE.<br />

narque peu belliqueux, et les quatre eunuques de Verdun, « plus pré-<br />

cieux pour l'Empereur que tout le reste (1). »<br />

Tout remplissait d'étonnement le jeune clerc barbare ; et lorsque<br />

<strong>Constantin</strong> VII put s'humaniser avec lui sans déroger <strong>au</strong> cérémonial,<br />

il fut pour le stu<strong>di</strong>eux monarque un curieux sujet d'étude. Un jour,<br />

on le faisait asseoir à l'un de ces festins solennels et de caractère<br />

archaïque où sur <strong>di</strong>x-neuf lits du fameux Triclinium, deux cent qua-<br />

tre convives se couchaient à la manière antique ; il admira la rude<br />

tâche que le cérémonial imposait à l'Empereur, obligé de servir<br />

lui-même, de sa table impériale, les convives des <strong>di</strong>x-huit <strong>au</strong>tres<br />

tables : on<br />

déposait devant lui, à grand renfort de grues et de pou-<br />

lies (2), des plats gigantesques que <strong>di</strong>x hommes n'<strong>au</strong>raient pu por-<br />

ter. Comme Luitprand n'était pas dans les mêmes fâcheuses <strong>di</strong>sposi-<br />

tions qu'en 9G8, il ne remarqua point que le vin des Grecs fût<br />

infecté d'un mélange de poix et de plâtre ou qu'ils abusassent de<br />

l'huile et de l'oignon dans leurs ragoûts (3). Les bateleurs, les grim-<br />

peurs (le perches, les équilibristes, qui égayaient ces graves festins<br />

officiels, le ravirent d'étonnement, et <strong>Constantin</strong> VII se laissait aller<br />

jusqu'à rire <strong>au</strong>x éclats de ses naïves exclamations.<br />

Il n'a oublié qu'une chose, <strong>au</strong> milieu de tous ses étonnements,<br />

c'est de nous exposer le sujet de sa mission. Sans doute, confiée à<br />

ce jeune, inexpérimenté et désintéressé <strong>di</strong>plomate, elle n'était que de<br />

simple apparat et n'avait d'<strong>au</strong>tre but que de nouer des relations ami-<br />

cales entre les deux cours.<br />

7° Déjà Byzance était en rapport avec le successeur futur de<br />

Bércnger II en Italie. En 945, les annales de l'Occident nous signalent<br />

l'arrivée <strong>au</strong>près d'Othon F"", la veille de la Toussaint, d'une ambas-<br />

sade <strong>grec</strong>que.<br />

8" Elles nous signalent encore, en 949, à la même époque de l'an-<br />

née, une seconde députation chargée de présents (4). C'est sans<br />

doute à la tête de cette ambassade, que se trouvait le ChilonUe<br />

Salomon :<br />

celui-ci rev^enait à Byzance <strong>au</strong> moment où Luitprand,<br />

ambassadeur de Bércnger, s'y rendait lui-même. Seulement, le minis-<br />

tre <strong>grec</strong> était accompagné d'un minisire d'Othon, l'évêque Luitfried<br />

de Mayence (5). Quel était le motif de ces allées et venues '! Etait-ce<br />

(1) Anlapod., V, 6, |). 338-<br />

(2) liiid., VI, 8, p. 338. — Cérém., Il, 52.<br />

(3) L'-yatio, Ilasc, p. 3i3 el 352; PerU, p. 347 et 35t.<br />

(4) Annulis I/ildeah., Qiiedlimb., LamOerli, W/ssemb., dans Perlz, II! (V), 56-57.<br />

(5) 4tilnpod., VI, i cl G.

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