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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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LES VASSAUX DE LA CRIMÉE. 491<br />

ï On dépêchera trois basiliki, Tun vers le rivage du thème ar-<br />

méniaque, l'<strong>au</strong>tre sur le littoral de Paphiagonie, le troisième sur<br />

celui des Buccllaires, pour saisir tous les curabia.... Ils feront dé-<br />

fense <strong>au</strong>x navires de ces trois provinces de porter en Chersonèse du<br />

blé, du vin ou <strong>au</strong>tres denrées nécessaires. Le stratège mettra la<br />

main sur les <strong>di</strong>x liirœ payées par le Trésor <strong>au</strong>xChersonésiens et sur<br />

les deux lilrœ qui leur sont accordées par les conventions. Il quit-<br />

tera Cherson et se retirera dans une <strong>au</strong>tre ville ».<br />

<strong>Constantin</strong> explique ensuite que si les Chersonésiens ne peuvent<br />

exporter dans l'Asie romaine les denrées du Nord et y acheter des<br />

vivres, « ils ne peuvent plus subsister ^>.<br />

Les mesures conseillées par <strong>Constantin</strong> prouvent bien Timpuissance<br />

où se reconnaissait le gouvernement de traiter la prétendue^rébellion<br />

des Chersonésiens comme une rébellion or<strong>di</strong>naire. L'expression<br />

de keleusis employée dans ce passage a un sens d'ailleurs spécial<br />

dans le st\le de la chancellerie byzantine :<br />

il s'applique <strong>au</strong>x vass<strong>au</strong>x.<br />

Ce que nous voyons dans ce table<strong>au</strong>, ce sont des vass<strong>au</strong>x rebelles<br />

qui cessent de mériter la pension impériale, un prétendu stratège<br />

qui, devant une révolte, ne peut que protester et se retirer, repré-<br />

sentant désarmé du droit, homme de loi plutôt qu'homme de gou-<br />

vernement. L'Empereur retire son stratège comme nos gouverne-<br />

ments modernes retirent leurs ambassadeurs. Toutes ces mesures ont<br />

plutôt le caractère d'une rupture <strong>di</strong>plomatique que d'un châtiment<br />

infligé à des sujets.<br />

En somme, ils rendaient à l'Empire de nombreux services. Ils<br />

étaient sa vedette avancée vers le Nord, le pied-à-terre des Byzantins<br />

dans le monde scythique, l'œil toujours ouvert sur les mouve-<br />

ments de la Sarmatie. C'était à Cherson que l'on s'arrêtait d'abord<br />

pour aller en Khazarie ; c'était à Cherson que débarquait le basi-<br />

likos impérial chargé d'une mission en Patzinacie (1). C'est là<br />

qu'il faisait halte pour prendre langue, s'informer des nouvelles,<br />

recueillir des informations et des conseils. Personne ne s'entendait<br />

<strong>au</strong>x affaires <strong>di</strong>plomatiques avec la Scythie, comme les Chersoné-<br />

siens : c'était leur spécialité dans l'Empire: quand Nicéphore Pho-<br />

cas voulut jeter les Russes sur la Bulgarie, il leur envoya un Cher-<br />

sonésien, Kalokyr. C'est de la Chersonèse que parvenait à l'Empire<br />

le premier avis d'une descente du Dnieper par les Russes (2).<br />

(i) Voir ci-dessus page 396.<br />

(2) Nestor, a. 64S-2, c. 27.

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