L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES HONGROIS. 35.")
Nord, les princes de Kiev et de Novogorod sans cesse vers l'Orient.
11 n'y avait encore eu, pour aucun d'eux, de temps d'arrêtdans la con-
quête. Qui pouvait assurer que Tun de ces étals ne réussirait pas à
absorber quelque autre des états congénères ? c'est un fait qui n'est
pas sans exemple dans l'histoire des Slaves. Il pouvait se former un
empire dont l'Empire grec n'eût été bientôt qu'une province. Cet
empire encore innommé avait déjà des partisans parmi les sujets
mêmes de Byzance.
L'Allemagne pouvait concevoir les mêmes craintes : elle aussi, avait
de nombreuses colonies slaves dans ses provinces (1) ; si l'Empire
grec ne demandait qu'à conserver, la race allemande était appelée à
s'étendre, à conquérir d'autres races à sa langue et à sa religion, à
germaniser des pays qui ne firent jamais partie de la vieille Germanie.
Or, ses destinées eussent été étrangement changées, si un grand
empire slave au x*" siècle ou au xi*^ siècle, se fût constitué sur sa
frontière orientale.
La plupart de ces conséquences ne furent point aperçues par
Arnulf de Carinlhie ou par Léon le Sage. Sans doute, ils sentaient
un danger et ils le sentaient grand. Mais ce fut sous la pression d'une
nécessité actuelle, que presque simultanément, chacun de son côté,
ils appelèrent les Hongrois, l'un contre les Moraves, l'autre contre
les Bulgares.
II parut, ce peuple qui devait changer si profondément les desti-
nées de la race slave (2) ; et dès sa première apparition sur la scène
de l'histoire, il infligea trois désastres aux trois Etats slaves les plus
puissants du x'' siècle : ils battirent Oleg sous les murs de Kiev (3),
ils renversèrent la grande Moravie (-4) ; ils rejetèrent les Bulgares
au delà du Danube (5).
(1) Schafarick, II, Il et suiv.
(2) Palacky, I, 19-5 et sulv.
(3) Anonjmus, c. 8. — Nestor, a. 6406, parlent du passage des Hongrois devant Kiev,
mais non de leur victoire.
(4) Dudik, Gesch. Maelirens, t. I'=^ — Anonjraus. — Thwrocz, II, 3. — De Adm.
Imp., c. 41, p. 17a, etc.
(5) Nestor, a. 6410, c. 21. — Cont. sur Léon, VI, c. 9. — Léon, p. 267. — Geor-
ges, c. H, p. 833. — Cédrén., II, 253. — Zon., XVI, 12. — Anon., c. 38-39, 41-42,
qninous montre les Grecs alliés aux Bulgares. Voir page 3b4. — Szabo, Der bulgarisch-
ungarische Krieg, dans le IVeues Ungarisches Muséum, 2^ année, IX, 313. — Les poètes
hongrois de notre siècle ont chanté ces premiers exploits des Magyars, Debreczeni : dans sa
Bataille de Kiev, 1826 ; André Horvalh, dans son Arpad, 1831 : Vœvœsmowly, dans sa
Fuite de Zalan, 1823.