L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

38 CONSTANTIN rORPIIYROGÉNÈTE.
mence à passer pour un crime ;
et un même mot sert à flétrir l'apos-
tasie religieuse et la félonie politique. Contre celle-ci aussi bien que
contre celle-là, l'excommunication et l'anathème religieux sont des
armes légitimes (I).
CHAPITRE IV.
LE GOUVERNEMENT PERSONNEL DE CONSTANTIN VII.
Deux secousses aussi violentes que celles qui précipitèrent du
trône la dynastie de Lécapène devaient être suivies de grands change-
ments dans le gouvernement. Lécapène se trouvait exilé dans l'ile
de Proté (2); Stéphane fut transféré de Proconnèse à Rhodes (3j, puis
à Lesbos (4) ; Constantin, de Ténédos à Samothrace, où il empoi-
sonna, pour s'enfuir, le chef de ses gardes et fui massacré par ceux-
ci (5) ; Romain, fils de Stéphane, suivant Cédrénus (G), de Christo-
phe, suivant Zonaras, de Constantin, suivant le Continuateur(p. 426),
fut fait eunuque ; le fils de Christophe, Michaël, fut fait prêtre ; il
n'y eut que Théophylacte, le patriarche amoureux de la bonne chère
et des beaux chevaux, dont on ne put se débarrasser. Le palais
patriarcal fut, avec l'ile de Proie et l'ile de Samothrace, le quartier
général des intrigues lécrtpénisli'S.
Il y avait aussi un fils naturel du vieux Romain, homme d'une
intelligence et dune habileté poliiiqueremarquables, nommé Basile ;
il était eunuque, et cela, assurent Zonaras et Cédrénus, par le fait de
Constantin VII. Mais c'est un service que lui rendit celui-ci. Bâtard
et issu d'une famille suspecte, sa carrière était finie ; eunuque, il
était dégagé de tout lien de famille et capable d'arriver aux pre-
(1) Voir page 17.
(2) Il y mourut en 9 i8j Aiitorilés, dans De Murait, p. b2"2. — Suivant Maçoudi
Livre de l' Averlisscmcnl (Notices et Extraits des mss. de la RiLlioth. inip , t. Vlji,
p. 178, S. de Saey), Romain meurt quatre ans après avoir pris l'habit monastique.
(3) Lors de l'expédition de Crète , en 949, on laissa, pour l'y garder, cincj inilinients el
220 matelots. Cérém., il, 43, p. 665. — Maeondi, iliid., p. 180 : • l-ljenne est encore
dans l'île où il avait été relégué, comme nous l'avons appris éti«nt à Foslat (Egypte), par
les négociants qui vicnnciU jiar mer de C I*. et par les ambassadeurs envoyés an snltun,
qui viennent dans cette île. •
(4) Il y fut empoisonné dans une hostie en 963, par Théophano : Cédr. Il, p. 3l(i.
(5) Maçoudi, ibid., p. 179: la tête du rebelle envoyée à l'Empereur par les habitants
de l'île.
(6) Cédr. II. p 327.
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