L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

488 CONSTANTIN PORPHYROGÉNÈTE.
les Cérémonies (1) ; mais Tétat de choses décrit dans le De Adminis-
ircmdo nous montre dans les Cliersonésiens des vassaux plutôt que
des sujets de l'Empire.
Les Cliersonésiens , jusqu'au règne de Théophile , conservèrent
une grande indépendance municipale. Ils vivaient en république, et on
voit par les récits de Constantin VII que toutes les décisions étaient
prises en commun (2). A la tète de TEtat, se trouve le ttooo-
reuojv, magistrat investi d'une autorité sans doute considérable, car
Constantin emploie sans cesse, à propos du Proteuôn, l'expression de
« porter la couronne, » o~-'r,7.vr/:(0rjzh . Tels furent les pruleuonles
Thémistos, fils de Thémistos, au temps de Diociétien ; Diogène, fils
de Diogène, au temps de Constantin ; Byscos, fils de Soupolichos,
qui vainquit les Bosporanes à CaCla ; Pharnacos, fils de Pharnacos,
qui tua le roi Sauromate en combat singulier ; Lamachos, dont la
fille Gycia sauva la république, en brûlant son mari, traitre à la pa-
trie, dans sa propre maison ; Stratophile, fils de Philomuse, etc. (3).
Théophanc, à la date de 704, nous cite le nom de Zoïle, prolopolilc
{ou proleu(j)i) ûe Cherson (4). Ces froleiionles gouvernaient avec
l'assistance d'une sorte de sénat (5).
En récompense des services qu'ils avaient rendus à l'Empire ro-
main, ils reçurent des privilèges, et l'ensemble de ces privilèges
finit par leur constituer légalement une indépendance complète.
Après le secours qu'ils prêtèrent à Diociétien et à son général Cons-
tance Chlore, ils reçurent « la liberté et l'exemption de tous les
impôts, zlz-ubzpia. y.xl à-ù.îia. » après le secours qu'ils donnèrent à
Constantin V^ contre les Scythes, leurs vaisseaux furent exempts de
taxes dans tous les ports de l'Empire (6).
Le sol de la Chersonèse romaine, par une tradition fort ancienne,
servait de lieu d'exil. Ainsi furent déportés l'évèque rebelle d'Alexan-
drie, Tiinothée, en 4ôO (7), le pape Martin en G54 (8), les nobles
(1) Cérém., W, 50, p. 697 ; W, S2, p. 713, 715, 728.
(2) Il est toujours question dans ces récits des Cliersonésiens et c'est «i/x C/icrsoné-
sicns, non ù leur cliel", que les Empereurs romains adressent leurs deinaiides de secours.
(3) De Ailm. Imp., c. 53, iJussiin.
(4) Thêopli., a. 6203, p. 578.
(5) .^hry. tJiv :Trovo7y.';o;/!vwv tt/.tî^.wv T/is 7To),£o^î ; Oe Adin. liiip., c. .i2, p. 178.
(6) De Adm. Imp., c. 53, 250 et 251. — Just. Novelle 113, c. 2, les sujets de
Cherson, de Bus|)oros et de Lazique payaient des tribuls en nature appelés ~'/.-JHy.y..
(7) Tliéopliane, a. 5952. — S. Jean Ciirysostome était mort non loin de là, dans son
o.xil de Pilyonte.
(8) Tliéoph., a. 0121, p. 510.