L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

39^2 CONSTANTIN PORPHYROGÉNÈTE.
Au temps de Constantin VII, les principales nations des rivages
de la mer Noire, c'étaient : 1» les Petchenègnes ; T lesKhazars (1) ;
3° les Ouzes ; 4" les Ziches ; 5° les Alains, qui nous font entrer
dans le monde caucasien ; 8° derrière cette première ligne de
peuples, assez loin vers le nord, dans le bassin du Volga, les Bul-
gares Noirs, ou Bulgares de la Kama, souche ethnographique des
Bulgares danubiens. Sur tous ces peuples la diplomatie byzantine
étendait son réseau.
Presque tous, ils avaient été à l'origine unis les uns les autres par
des liens de vassalité ; les Hongrois avaient obéi aux Khazars (2) :
et tous , au vi'' et au vu'' siècle, avaient été les vassaux du grand
empire turc de l'Asie centrale (3).
Maintenant, ils étaient mutuellement engagés dans des luttes sans
lin. Byzancepour n'avoir rien à craindre d'eux n'avait qu'à entre-
tenir leurs divisions.
Beaucoup de ces peuplades vivaient en une sorte de république
lëdérative : ainsi les Ouzes, ou Gouz, dont le nom, choisi par euxmêmes,
signifniient Hommes libres et qui vivaient partagés en trois
hordes (4) ;
ainsi les Petchenègues, divisés en treize tribus au temps
de Constantin IX (5), en huit peuplades, subdivisées en quarante frac-
tions, au temps de Constantin VII (6) et dont chacune obéissait à un
chef différent (7). Nous avons vu que telle était aussi, au temps d'AI-
mos, l'organisation hongroise. En général, à la tète de ces confédéra-
tions se plaçaient une ou plusieurs tribus nobles ;
à la tète des tribus
hongroises, les Kabars, à la tète des Ouzes, la Grande Horde, à la
tète des Petchenègues, les trois tribus dites Kankar (8).
D'autres peuplades, au contraire, sous l'empire de certaines idées
religieuses, ou par suite de l'ilnitation du grand empire turc, avaient
admis des principes monarchiques et despotiques, dont les écrivains
(1) Il est certain (]uc les Byzantins avaient des notions fort précises sur les Khazars.
C'est par un aniliassadeur byzantin à la cour du Khalife de Cordoue ALdérame 111, \crs
957 ou 958, que le i jbbin espagnol llasdaï apprit tout ce qu'il savait sur les juifs de Kha-
zarie. Vivien de S. Martin, Mém. sur les Khazars, p. iZ. — Sclig Cassel, p. 196.
(2) De Adm. Imp., c. 38. Ils étaient frères d'origine. Nestor appelle les uns Ougres
noirs, les autres Ougres blancs : distinction entre la nation dominée et la nation domi-
nante. Nestor, c. 8. — Selig Cassel, p. 144.
(3) Neumann, p. 96.
(4) Fraeiin, Ibn Fuszlan, p. 139, 2i3. — Neumann, p. 111. — d'Ohsson, p. lie.
(5) Cédrén., II, p. 581.
(6) De Adm. Imp., c. 37, p. 1G5.
(7) Cérém, II, 48, p. 691.
(8) Neumann, p. Hl. — De Adm. Imp., c. 37, et 38.